Sea Power

Avec le printemps reviennent les oiseaux migrateurs et le groupe de rock le plus érudit en matière d’ornithologie : British Sea Power. Ce groupe a créé autour de lui univers proche de celui des grands naturalistes britanniques du XIX° siècle, reprenant leur vocabulaire précieux, leurs manières étranges et jusqu’à leurs costumes un peu grotesques.

Open season est un album qui trouve ses racines loin de la vie moderne. Sa musique est pleine de naïveté champêtre, et du sérieux de ces messieurs du club ornithologique. Du sérieux, il y en a justement un peu trop et la folie du groupe s’est lissée au point de devenir juste une forme d’excentricité.

Pour faire du rock il faut avoir mal ou au moins être en colère. Les luttes écologiques remplissent pourtant de colère nombre d’activistes. Les poètes torturés par l’incapacité de l’Homme à vivre en harmonie avec la Nature sont au moins aussi nombreux. Mais British Sea Power reste malheureusement trop sage sur son second album. C’est dommage parce qu’avec ce style coloré et lyrique et ses deux belles guitares très électriques, il ne manquait pas grand chose pour en faire un album exceptionnel.

On se rassurera en disant que le groupe a concentré ses efforts à la réalisation de l’album. Le son d’Open season est très moderne et très riche. Ici, ils se sont faits plaisir en travaillant avec ceux qui s’étaient fait la main sur leurs idoles : Bill Price qui a mixé les Sex Pistols et les Sparks ou Phil Brown (Led Zeppelin et Talk Talk).

On peut enfin espérer que ce nouveau disque leur donnera l’occasion de visiter nos villes car c’est sur scène que le groupe reste le plus génial. Leurs dates françaises se résument pour l’instant qu’à une petite fin de tournée avec Interpol et un unique concert parisien dont il partageait l’affiche inrockuptible avec un autre groupe qui démarrait à l’époque : The Libertines.