Lundi 3 juillet, la Philharmonie de Paris sent la fumée, l'électro, la pop et les paillettes. A l'occasion de la 8ème édition du festival Days Off, le bâtiment futuriste façonné par Jean Nouvel reçoit la bande de Joseph Mount, les Anglais Metronomy. La salle est comble. Le public parisien s'est déplacé en masse pour applaudir les auteurs de
Summer 08, leur dernier album plutôt boudé par la critique.
Nights Out,
The English Riviera et
Love Letters ont visiblement su fidéliser un public toujours au rendez-vous.

La premier acte est assuré par
Denai Moore. L'artiste originaire de Jamaïque aux frontières entre le R'n'B, la folk et la soul installe une ambiance cosmique. La chanteuse envoutante révélée au grand jour par le titre SBTRKT déverse son flow sensuel et puissant le long des titres issus de son premier album
Elswhere (2015) et de son tout nouveau bijou :
We Used To Bloom. Le public parisien veut maintenant danser.
Sans surprise, ils sont tous vêtus de blanc, sauf Olugbenga Adelekan qui s'est paré d'une tunique aux tissus africains bigarrés. Les claviers et la batterie forment une rangée géométrique en fond de scène derrière des panneaux en plexiglas comme s'ils soutenaient les envolés de Joseph (chant-guitare) et Olugbenga (basse). En première ligne, les deux acolytes sont libres de leurs mouvements.

Le concert s'ouvre sur une intro délirante qui fait monter la température de la salle. Le public décide alors enfin d'ignorer les consignes du service d'ordre et de se placer juste devant les musiciens. Metronomy nous embarque grâce à
Old Skool, un titre issu de
Summer 08 au riff de basse addictif. Le public, très réceptif, chante en boucle les « yayayaya ». Leur bonne humeur et leur énergie sont communicatives. Nous sentons leur complicité et leur amitié. Entre deux morceaux, Joseph dialogue dans un français approximatif avec la salle et cela participe à la bonne ambiance, à créer ce quelque chose qui les caractérise tant : un univers chaleureux et pétillant. L'apogée du concert se trouve lorsqu'ils interprètent
Love Letters, le tube simple mais efficace qui fait bouger la fosse. Tout le monde chante, les yeux rivés sur les cabrioles du bassiste. Le tempo est enflammé, bien plus que sur l'album.
Après l'électro disco enjoué, les quatre hurluberlus passe à une note plus mélancolique. Les morceaux
Corine, Night Owl, The Look et
Reservoir terminent le set magistralement mais laissent de côté leur nature foutraque pop et euphorique qui les distinguait au début du concert.
Ils ne les laisseront pas filer comme ça. Les fans hurlent, ils veulent une piqure de rappel pour parfaire ce lundi soir gris. Joseph passe à la batterie sur
Love's Not An Obstacle et
Everything Goes My Way. Anna Prior donne de la voix. Une heure quinze de concert sans pause, sans couacs, sans longueurs, sans dessus-dessous. Metronomy s'est saisi de la Philharmonie.