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Mogwai
Sacred Paws

Paris, Grand Rex - 23 octobre 2017

Live-report par Emmanuel Stranadica

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Il y a des soirs comme ça où certaines choses nous échappent. Ce fut le cas lundi dernier avec la première partie du concert de Mogwai au Grand Rex à Paris.

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En l'occurrence Sacred Paws, duo Anglo-écossais partageant certes le même label que la bande de Stuart Braithwaite, Rock Action Records en l'occurrence, mais qui n'ont vraiment rien en commun avec les glaswégiens. Les trente minutes pendant lesquelles elles ont semblé prendre plaisir à se trouver sur scène, ont constitué une sorte d'interminable répétition d'un morceau afro-zouk. Vous comprenez bien que les voir ouvrir pour un groupe comme Mogwai dans ces conditions nous a laissés très perplexe. Il serait tout de même injuste de dire que ce duo, trio à certains moments puisqu'une bassiste vient rejoindre la guitariste/chanteuse sur scène, est un très mauvais groupe. Leur son était juste relativement inadapté au concert qui allait ensuite s'offrir à nous.

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En effet, il est 21 heures et première surprise lorsque le groupe arrive sur scène : l'absence de Martin Bulloch batteur du groupe, souffrant d'un problème au cœur et remplacé pour cette tournée au pied levé par Cat Myers. Cela n'empêche pas le groupe de démarrer en force avec un premier extrait d'Every Country's sun: Crossing The Road Material. Avec ce titre long de sept minutes, progressif et torturé, les écossais annoncent d'emblée la couleur d'un set qui sera puissant et réussi. Au fil des années, le clavier s'est mis à occuper une place grandissante chez ce groupe à guitares. I'm Jim Morrisson, I'm Dead illustre à merveille cette évolution. Sur ce dernier, asséné de coups de batterie, un peu comme dans une ambiance de fin du monde, Mogwai ne font pas dans la dentelle. On peut ajouter à cela un niveau sonore particulièrement élevé, ce qui d'ailleurs est monnaie courante pour le groupe de Glasgow.

Le nouveau guitariste, Alex Mackay, remplaçant de John Cummings, officie également aux claviers par moments. C'est notamment le cas sur Party In The Dark ou sur Take Me Somewhere Nice, deux morceaux chantés par Stuart consécutivement, ce qui est assez rare et mérite donc bien d'être souligné. Coolverine et sa ligne de clavier (encore !) échappé de Leave Them All Behind de Ride lui ensuit. Mais Mogwai vont démontrer une fois encore qu'ils restent avant tout un groupe à guitares.

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Au beau milieu du set, le quintet se lance dans une interprétation de Mogwai Fear Satan qui met tout le monde d'accord. Tout simplement prodigieuse et dévastatrice, la version du soir fait l'effet d'un ouragan qui dévaste tout sur son passage. Les guitares crissent et n'ont pitié de rien ni de personne. Après cela Don't Believe The Fife fait figure d'un lendemain où l'on se retrouve avec la gueule de bois.
Mogwai oscillent dans la seconde partie du set entre morceaux du dernier album et classiques. C'est un Old Poisons à trois guitares et une fois encore sans concessions qui viendra conclure le concert.

Après une heure et quinze minutes d'une prestation puissante et envoutante, les Écossais ne vont pourtant pas en rester là. En effet, après un mini break d'environ deux minutes, Mogwai reviennent sur scène pour deux classiques longs chacun de dix minutes. 2 Rights Make 1 Wrong tout d'abord, qui fait presque office de ballade après l'orgie de décibels reçue auparavant, suivi d'un We're No Here dans un rouge sanguinolent, synonyme d'une nouvelle apocalypse, la dernière de la soirée.

Mogwai restent un groupe hors du commun que l'on a toujours plaisir à voir sur scène. Espérons que les Écossais continueront encore pendant longtemps de venir hanter les salles de concerts en France.
setlist
    CROSSING THE ROAD MATERIAL
    I'M JIM MORRISON, I'M DEAD
    PARTY IN THE DARK
    TAKE ME SOMEWHERE NICE
    COOLVERINE
    HUNTED BY A FREAK
    MOGWAI FEAR SATAN
    DON'T BELIEVE THE FIFE
    REMURDERED
    EVERY COUNTRY'S SUN
    AUTO ROCK
    OLD POISONS
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    2 RIGHTS MAKE 1 WRONG
    WE'RE NO HERE
photos du concert
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