Rares sont les concerts qui, de la première à la dernière note jouée, captivent autant le public. Mercredi 22 novembre au Point Éphère, Pale Seas et The Amazons ont livré de magnifiques performances qui laissent présager un avenir radieux à ces deux groupes britanniques.
Pales Seas n'ont pas à pâlir. La musique de cette formation indie pop originaire de Southampton est une caresse. Leurs compositions sont parfaitement ajustées entre la puissance et la délicatesse. Les quatre musiciens s'emparent de la scène avec
Someday, un des plus beaux morceaux de leur premier album,
Stargazing For Beginners. La voix de Jacob Scott, aiguë et hypnotique, accroche immédiatement l'oreille. Il chante le dos voûté sur sa guitare sèche, des mélodies qui brillent bien plus que son t-shirt noir à paillettes. Comme des rêveries mélancoliques, Pale Seas enchaînent les morceaux et impresionnent le public. On aime
Into The Night et
Heal Slow. La longue chevelure vaporeuse de Graham Pool, le guitariste, balance au rythme des accords envoûtants. Quand le groupe reprend Neil Young avec
Revolution Blues, le public les acclame. La salle est conquise. Et lorsqu'ils posent baguettes et guitares, c'est comme si nous avions oublié que Pale Seas ne jouaient qu'en première partie.
La suite de la soirée ne déçoit pas.
The Amazons déboulent sur la scène du point Éphémère avec
Ultraviolet. Matt Thomson, chanteur à la chevelure de feu, transmet toute sa hargne et son énergie dans le micro. Moins dans la délicatesse que Pale Seas, davantage dans le panache et la force, The Amazons font trembler les murs de la salle. Quel plaisir de voir sur scène un groupe complice où les musiciens ne restent pas bloqués dans leur mètre carré de plancher.

Les fans sont au premier rangs et connaissent tout par cœur. Dès la fin du deuxième titre de la setlist,
Burn My Eyes, le public se met à chanter une mélodie pas très rock : « Happy Birthday To You ». C'est en effet l'anniversaire du grand roux Matt Thomson. Le rockeur exulte, une couronne gonflable sur la tête, une bouteille de champagne tenue par le goulot.
Raindrop, titre puissant et sombre, est parfaitement interprété. Le groove de batterie est implacable, très fort. The Amazons brillent en particulier sur les passages bien rock, à la limite du stoner. C'est le cas dans
Holy Roller, Black Magic, Little Something et
In My Mind en particulier. Ce dernier titre est l'acmée du concert, véritable tube au riff simple mais ultra efficace qui fait hocher la tête de tout le public.
The Amazons terminent leur set par deux morceaux en rappel dont la ballade
Palace qui détonne de tout le reste. On dirait presque du Kodaline. Les filles chantent devant. Et alors ? Matt a le droit à son instant de gloire. Puis, bien sûr,
Junk Food Forever, « Paris forever ».
Le concert est terminé, les lumières se rallument. Je m'étonne de ne pas être comprimée dans la foule. Pale Seas et The Amazons promettent de grandes choses.