The Amazons

Un vendredi soir à Paris. Nombreux sont celles et ceux qui râlaient encore il y a une semaine contre cette fournaise persistante dans les transports du fait de la vague de chaleur qui est venue défigurer notre début d'automne. Eh bien, ces mêmes qui ont fait le choix d'assister au retour de The Amazons en ont eu pour leur grade tant le Point Éphémère a fait le plein de spectateurs, les noyant ainsi dans une vague de moiteur digne des hammams du canal de l'Ourcq un peu plus haut situés.

Suite à la sortie de son troisième album début septembre, How Will I Know If Heaven Will Find Me?, le groupe toujours mené par le flamboyant Matt Thompson revient à la rencontre de son public français, avec comme seule date dans l'Hexagone la salle du Canal Saint-Martin. Malgré une hype palpable au Royaume-Uni, le groupe générant une importante communauté de fans plutôt FM compatible et généralement dans ses vertes années, la popularité du groupe reste restreinte en France, d'où la présence dans le public d'une poignée non négligeable d'anglais venus assister dans des conditions plutôt intimistes au concert des rockeurs du Berkshire.


Devant un public chauffé à blanc et complétement acquis à leur cause, The Amazons livrent un set chaleureux, à la hauteur des espérances des fans qui assistent à une farandole de tubes dont une bonne partie issue du dernier album qui, composé durant le confinement, a cranté les compositions du groupe dans un registre un peu plus mature du point de vue de l'écriture. Ainsi, nous retrouvons les titres les plus dynamiques du dernier opus qui, accompagnés des morceaux devenus des classiques tels 25, Doubt It et Black Magic, ne laissent aucun répit aux spectateurs reprenant systématiquement les refrains en chœur.

Que l'on soit conquis ou à l'inverse hermétique au style passe-partout de The Amazons, on ne peut que saluer unanimement l'énergie des musiciens sur scène et on acquiesce devant le bonheur ressenti par ses derniers face à ce public qui leur reste fidèle depuis les débuts il y de cela déjà huit ans, et ce malgré une présence médiatique limitée. Il faut alors remercier les plateformes de streaming et leurs algorithmes savants ainsi que l'irremplaçable bouche à oreilles relayé aujourd'hui par les réseaux sociaux.


Matt Thompson toujours radieux ne cessera de remercier les présents et un moment de communion qui touche profondément le groupe s'improvise grâce à la magie des briquets mais surtout des lampes torches des téléphones portables, donnant ainsi des airs d'arénas à la petite salle parisienne.

The Amazons ne révolutionnent toujours pas le petit monde du rock anglais mais il est tout à leur honneur de rester fidèles à un style qui les a fait connaître en leur apportant une fanbase loyale des deux côtés de la Manche. En attendant le prochain disque que l'on espère plus audacieux, la prestation live reste néanmoins un art parfaitement maîtrisé par Matt Thompson et sa bande de rockeurs.