À l'occasion du festival Les Femmes s'en Mêlent, le Café de la danse recevait Roni Alter et Findlay ce lundi 26 mars. Des univers radicalement différents mais marqués par deux caractères féminins qui valent le détour.
Seule en scène avec sa guitare et son charisme, Roni Alter aura su captiver l'audience avec ses ballades douces et aériennes en première partie de soirée. L'artiste israélienne aura enveloppé la salle de sa générosité et sa chaleur.
Changement de ton avec Findlay, le groupe rock britannique mené par la fougueuse Natalie Rose Findlay. Dès les premières notes de Junk Food, la salle se lâche. Coiffée d'un béret rouge, Natalie joue avec le public avec désinvolture. En trois minutes, la température de la salle est montée en flèche. Les quatre musicien enchaînent leurs morceaux les plus rock : Stuck In Your Shadow, Stone And Alone, Greasy Love. Mais l'ambiance est à son maximum quand le groupe interprète Monomania, un titre déstabilisant avec des changements de rythmes osés, des passages rock, d'autres électro ou disco. Natalie va voir tous ses musiciens, s'amusent avec eux, et communique énormément avec le public du Café de la Danse.
L'anglaise donne de la voix sur le morceau We Are Never The Last. Quitte à dérailler. Mais toujours avec élégance. Le public est en transe lorsque le groupe interprète Your Sister. Des voix d'hommes hurlent « Natalie », elle s'en amuse, leur répond. Plus calme, le titre Forgotten Pleasures installe une ambiance soul. Le rythme à la sous-pulsation ternaire lancinante donne envie de hocher la tête. Quant à la chanteuse, elle se mue en Lana Del Rey pendant quelques minutes. Le calme ne dure qu'un temps. Sur Electric Bones, tout le monde se met à chanter.
Le groupe à l'énergie débordante offrent en fin de set deux morceaux magnifiques. D'abord Wild & Unwise, qui fait baisser le rythme cardiaque drastiquement. On passe du rock au blues sexy, avec un riff de guitare aux accents hispanique très original. Et pour calmer tout à fait les esprits, Findlay termine par la paisible ballade Sunday Morning In The Afternoon. Une petite douceur pour clore un belle soirée.
Le public n'est pas au bout de ses surprises. Les quatre musiciens reviennent pour un bis, avec des fruits plein les bras : des fraises et des bananes qu'ils balancent aux plus gourmands dans le public. Un paquet de fraises Tagada y passe aussi. « Vous avez besoin de vos cinq fruits est légumes par jour », glisse la chanteuse avec impertinence. Avant de jouer l'ultime titre, c'est Natalie qui prend possession de la salle.
Elle chante a capella, seule en scène. Et c'est comme si nous redécouvrions sa voix. Arrachée, en puissance, presque saturée lorsqu'elle se pose au dessus des instrumentales rock, ici, sa voix est comme métamorphosée, pleine de nuance, d'émotion et de charme. Plus personne n'ose bouger de peur de briser cet instant de grâce. Mais Off And On s'en charge. Le dernier morceau délirant et déstructuré pousse les rares endormis à se remuer. Une claque.