Quelques semaines après la sortie de
Forgotten Pleasures, Findlay était de passage à la Maroquinerie ce lundi 24 avril. Et, disons-le de go, assister à un concert de Findlay n'est pas aussi bien que l'on pourrait s'y attendre, c'est bien au-delà. Avec un seul et unique album à son actif mais déjà de nombreuses années de performances scéniques derrière elle, la jeune anglaise de vingt-six ans livre une prestation qui égale haut la main les dinosaures du rock présents sur scène depuis des décennies.
Après l'électro-folk gentillette du duo polonais Coals, Natalie Rose Findlay et son groupe arrivent sur scène devant une Maroquinerie déjà bien remplie. Ils débutent sans plus attendre avec
Greasy Love sur laquelle l'artiste maîtrise sa voix à la perfection, alternant entre les deux micros et délivrant dix mots à la seconde, puis en y jouant sur
Electric Bones, passant des graves aux aigus entre les couplets et les refrains. C'est là que l'on s'aperçoit que les titres de
Forgotten Pleasures sont clairement taillés pour la scène, alors même que les plus imposants ne sont pas encore passés !

La mélodie reconnaissable entre mille de
Stoned And Alone résonne ensuite dans la salle de la Maroquinerie, débouchant sur le refrain, toujours aussi captivant et un poil différent de sa version studio. Le riff rock'n'roll de
Your Sister prend plus loin d'assaut la Maroquinerie. Morceau aux allures de tubes cultes des années 90 et seul interprété ce soir-là ne figurant pas sur
Forgotten Pleasures, il est l'un des plus massifs et entraînants en live, porté par la voix et les cris sexy de Findlay.
Monomania et son doux clavier se fait ensuite entendre, les garçons assurant les choeurs sur le refrain pendant que la voix de Findlay, ici plus soul, fait vibrer la Maroquinerie. Continuité logique, l'intensité de
Forgotten Pleasures débarque alors, la voix de Findlay résonnant tout du long dans la salle (quel final !), prouvant une fois encore tout le talent vocal de l'anglaise.
De nouveau un titre taillé pour la scène de par ses arrangements puissants,
Junk Food passe à la vitesse supérieure en fin de parcours, accouchant d'un solo endiablé et fiévreux, avant que le tube incandescent
Waste My Time ne vienne mettre tout le monde d'accord, son refrain addictif et sa guitare débridée faisant danser comme jamais.

Entre deux chansons vient une courte version acoustique des
Copains D'abord de la part de Jules Niault, reprise en choeurs par l'audience, avant que ne débarque la folk-rock
Wild & Unwise au refrain imparable qui, une fois encore, fait des miracles sur scène, notamment sur sa fin où Findlay y donne de la voix, entre les cris déjantés sur le pont pendant que les instruments s'enflamment et ce dernier refrain merveilleusement hurlé.
Le set se termine sur la somptueuse ballade
Sunday Morning In The Afternoon, ici bien plus intense que la version de l'album, démontrant à mi-chemin tout le potentiel scénique qu'elle dissimulait, déballant alors un crescendo instrumental halluciné dont le seul défaut est qu'il ne dure pas toute la nuit. Mais, fort heureusement, vient l'heure du rappel, qui n'est autre bien évidemment que
Off & On, composition idéale au rock effréné qui se doit d'être présente dans tout live de Findlay tant elle est faite pour ça, rallongée pour l'occasion et avec cette géniale pause avant les premiers
« Off & On » scandés par la chanteuse puis les instruments qui s'emballent, dissonants, excitants, invulnérables, inarrêtables.
Findlay est sans conteste une de ces artistes à voir en live tant ses compositions y sont décuplées. Rock et passionnées, elles rendent compte de la maîtrise scénique d'une artiste qui possède déjà un bon background et sera clairement présente ces nombreuses prochaines années tant elle ne cesse d'impressionner et semble encore avoir des choses à proposer si l'on se fie à ce bouleversant rappel.