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Belle And Sebastian

Lyon, Nuits de Fourvière - 18 juillet 2018

Live-report par Simon Cordat

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C'est une soirée qui s'est déroulée sous le signe de la joie. Le public était nombreux pour apprécier les pas de danses de Stuart Murdoch. Mais avant, la formation d'Amsterdam The Nits était de la partie.

A 21h03, le trio de vieux potes débarque sourire aux lèvres, non peu content de redécouvrir le lieu rempli. La musique de Nits rappelle aisément l'époque électrifiée de Bob Dylan. Habillé en costume comme un ancien 007, le leader (Henk Hofstede) qui partage des airs avec David Lynch est un hôte aussi brillant que charmant. Dans tout ça, une clarté se dégage du set : les guitares surf/western et claviers vintages illustrent des chansons électriques à la Ziggy Stardust.
Les vétérans se frottent aussi au ska psychédélique lors du rappel inattendu, surtout pour une première partie. Les musiciens se sont adaptés à leur ère, et n'hésitent pas à utiliser le vocodeur magique. Il est dommage de noter une fosse plutôt dégagée sur le moment. En effet, le leader a communiqué dès qu'il le pouvait en faisant des efforts de français : quelques histoires familiales ont été racontées, sans oublier l'anecdote sur la pochette du premier album. Décidément bien marqué par le superbe théâtre qui s'illuminait petit à petit, le groupe quitte les planches non sans photographier son public, avec un automatique des années 70. Ainsi, les spectateurs bousculés constatent la réplique des Nits avec surprise.

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Les fans se sont impatientés. En même temps, une tournée baptisée How To Solve Our Human Problems, cela en jette non ? La fosse s'est remplie rapidement, et à la dernière minute. En effet, il s'agissait de la « première fois » à Lyon pour les 9 musiciens de Belle And Sebastian. Une seule règle à retenir chez eux : s'amuser en musique. Car après tout, la réputation des écossais n'est plus à faire. La troupe se met en place un peu avant 22h30. L'ambiance est brûlante dès le départ, et nous donne la sensation d'un départ sprinté sans échauffement. Une course durant laquelle les gestes scéniques semblent être répétés au millimètre. Sur cette immense scène, Belle And Sebastian ressemblent à une immense fourmilière. Pourtant, au premier rang, les fans s'acharnent avec les paroles du leader. C'est au bout de trois ou quatre morceaux que le show va prendre la meilleure des tournures.

Nous sommes forcés de constater que le groupe est de plus en plus amical et intime et au fur et à mesure du concert. C'est aussi et un avant tout une prestance scénique débridée, entrecoupée de discussions tout aussi drôles qu'anecdotiques, allant des histoires sur les écossais en état d'ébriété, aux piques contre Trump. Plus quelques secrets avant d'interpréter Piazza, New York Catcher, le groupe fait largement fait peser la balance de son côté.

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Mine de rien, les écossais en ont sous la pédale, et sortent victorieux face aux spectateurs essoufflés. Tout est allé trop vite d'ailleurs, comme le lancé de coussins et la reprise improvisée de Black Bird... La foule a transpiré avec l'énergie motrice et émotionnelle de Belle And Sebastian.

Après un chaleureux rappel, il est évident que la scène est définitivement le point fort des multi-instrumentistes. L'intention était sincère chez les anglais, dans ce théâtre métamorphosé en un grand club moderne. Stuart Murdoch a fait, du moins ce soir, une prestance qui invitera peut-être les non-initiés à tenter de recroiser sa tête d'ange, de préférence en festival pour l'atmosphère.