logo SOV

Laurel

Paris, Le Pop-Up du Label - 5 octobre 2018

Live-report par Solène Caudron

Bookmark and Share
A l'occasion la sortie de son premier album DOGVIOLET, Laurel réalise sa première tournée européenne en tête d'affiche. Et ce n'est pas la seule grande première pour la jeune londonienne qui a décidé de s'essayer à jouer accompagnée par un groupe pour cette tournée.

Il est environ 20h30 lorsque Faux Real ouvrent les hostilités. Le duo franco-américain enflamme la scène de sa musique psychédélique et leurs chorégraphies délirantes et acrobatiques, occupant tout l'espace et nous invitant à répéter leurs paroles en chœur, de quoi bien nous chauffer pour la suite de la soirée.

Peu après ce show enflammé, Laurel et ses acolytes arrivent sur scène tout sourire, sous un florilège d'acclamations. A peine arrivés que les couacs commencent : Laurel peine quelques instants à positionner son micro, râlant avec une pointe d'ironie et de désespoir « ça m'arrive à chaque fois ! ». Si cette étourderie laisse transparaître toute la nervosité de la chanteuse qui en est encore à ses débuts, il faut avouer que sa timide tentative d'humour est si attendrissante qu'elle est accueillie par des rires d'encouragement.

SOV
Laurel reprend rapidement de l'assurance et cette ambiance bon enfant change du tout au tout lorsque sont entonnées les premières notes de guitare du titre All Star, source des acclamations les plus enjouées. La salle est conquise sans mal, la voix joliment tremblotante de la chanteuse étant enrobée d'une instrumentation rythmée et plutôt bien calibrée même si on sent dans la mélodie générale quelques maladresses (sûrement dues au manque d'habitude de chacun des musiciens à jouer ensemble, ce concert étant, de plus, un des premiers de la tournée). Qui plus est, profitant d'une petite pause après un San Francisco tout aussi agréable à écouter, Laurel s'empare de ce qu'elle nous confie être une boisson chaude au miel à ses pieds, sa voix s'étant, selon ses dires, abîmée au fil des concerts des semaines précédentes. La chanteuse continue sur sa lancée comique en exprimant son envie de « faire la fête » elle-aussi « mais ce serait manquer de professionnalisme » alors qu'un de ses musiciens lance sur un ton narquois que lui ne se prive pas pour carburer à la Tequila. Le set se poursuit avec Lovesick, le premier single de l'album sorti en mai dernier, dont le public a, pour cause, eu le temps d'assimiler les paroles qu'il chantonne avec enthousiasme, arrachant quelques sourires émus à la chanteuse. De la même manière, la performance de Hold Tight à la mélodie ondulée sera probablement un des points culminants de la soirée, emportant dans son courant aussi bien toute la salle gigotant que le groupe qui, éprit d'un souffle de virtuosité, ferme les yeux pour mieux apprécier les sons qu'il produit. L'émotion continue avec Sun King que Laurel affirme être sa chanson favorite de l'album et qu'elle décide de jouer en solo. Malgré sa voix abîmée, elle semble presque plus à l'aise. Et pour cause, si j'avais déjà pu remarquer un des talents de la chanteuse auparavant, c'est bien sa capacité à envoûter une salle du seul lyrisme de son chant en n'ayant pour seul accompagnement que le doux grattement de sa guitare électrique. Parce que les choses les plus simples sont les meilleures, l'ambiance se retrouve d'autant plus intimiste et empreinte de magie.

SOV
Un énième écart survient lorsque la guitare de Laurel se retrouve désaccordée, et elle fait mine d'être agacée « Je suis trop flemmarde pour l'accorder à l'oreille et ça se retourne contre moi quand j'en ai le plus besoin ! » suscitant de nouveau les rires. Elle saisit néanmoins l'opportunité pour glisser une petite publicité pour son livre, The Mutterings Of A Laurel, en vente sur son stand de merchandising ce soir là (et dès le 1er novembre sur internet). A la manière d'un journal intime, elle y a transcrit tous les états d'esprit par lesquels elle est passée à l'heure des finitions de son premier album ; une manière nous inviter à découvrir un peu plus son univers. C'est d'ailleurs de mise puisqu'elle reprend avec South Coast qu'elle explique être inspiré de son enfance au bord de la mer, un titre qui possède donc une signification toute particulière pour elle.

Avant la fin du set, Laurel annonce qu'elle ne pourra pas aller jusqu'au bout de ce qui était prévu, sa voix étant trop atteinte, ce qui déclenche quelques éclats de chagrin et de compassion. C'est donc avec un Life Worth Living sans rappel que se termine ce show ayant néanmoins duré une heure. En tout cas, si ce concert fut quelque peu maladroit, on a passé un moment très plaisant bien qu'écourté. Cette soirée fut classée sous le signe d'une réelle sympathie et d'une bonne humeur ambiante, et on ne peut qu'en redemander !
setlist
    All Star
    San Francisco
    Lovesick
    Hold Tight
    Sun King
    Same Mistakes
    South Coast
    Take It Back
    Adored
    Life Worth Living
photos du concert
    Du même artiste