Blagues improvisées, grands sourires scotchés aux visages, transitions un peu maladroites... La fraîcheur et l'énergie du groupe breton
The Slow Sliders déferlent sur le Point Ephémère en ce début de soirée, mardi 23 octobre.
Le public est là pour soutenir les cinq jeunes musiciens, même si la salle n'est pas pleine à craquer. Le quatuor présente les compositions de son premier album,
Glissade Tranquille : des morceaux indie rock planants. Juste ce qu'il faut pour installer une atmosphère estivale entre les quatre murs froids du club. Inspiré par Grizzly Bear, Mac DeMarco ou encore Tame Impala, le groupe brille en particulier sur deux morceaux :
It's Hard To Hate et
Dead Anyway. Casquettes en l'air, guitares portées sous les bras, les Slow Sliders se marrent et inspirent la sympathie. On retiendra la voix du chanteur, Victor Gobbé, qui, aidé par la réverb, s'aventure dans les aigus et n'a pas peur de forcer.

Arrivent sur scène
The Magic Gang. Eux aussi, ont récemment sorti un premier album, éponyme. On pourrait continuer la comparaison avec The Slow Sliders et s'étonner que les chanteurs des deux groupes soient presque des copies : bouclés surexcités à lunettes, tee-shirt blanc. Dès le premier titre,
Alright, le groupe électrise l'auditoire. Les quatre musiciens offrent un début de concert très dynamique. Leurs titres sont l'efficacité-même : courts, pêchus, joyeux et souvent composés selon une structure carrée des plus simples. Les mélodies sont très facilement identifiables, on a déjà l'impression de les connaître par cœur à chaque refrain. Et pour cause, toutes les paroles sont intelligibles, que l'on soit bilingue ou que l'on ne soit pas très à l'aise avec la langue de Shakespeare. L'instrumentation repose sur les bons vieux fondamentaux : deux guitares, basse et batterie. Pour quelques morceaux, s'ajoute un clavier. On avouera que cela fait du bien, un peu de pop-rock sans artifices.
The Magic Gang ponctuent leur concert de remerciements face au public du Point Éphémère peu avare en applaudissements. Le bassiste, Angus Taylor, va jusqu'à déclarer qu'il s'agit du meilleur show de leur tournée. Il faut dire qu'ils ont tout pour plaire. Leur musique ne tortille pas, elle est sincère, brute, sobre, dépouillée d'ornementations compliquées. Et leur énergie, diablement communicative.

Certains titres, plus originaux, sortent du lot. Dans
Take Care par exemple, le bassiste se met à nu en chantant en solo puis les autres musiciens le rejoignent lors d'une montée en puissance somptueuse construite sur des harmoniques vocales caressantes.
Your Love propose un vrai contraste entre des couplets sautillants et des refrains plus massifs au tempo divisé par deux. Le quatuor ne s'étend pas sur les transitions, il maintient l'énergie jusqu'au dernier morceau du set,
Getting Along. Court, efficace.
En rappel, The Magic Gang interprètent deux morceaux très différents. Coup de cœur pour le doux titre
Life Without You sur lequel Kristian Smith, le guitariste, se met à nu, à son tour, en chantant seul. Puis le rejoignent les voix de Jack Kaye et Angus Taylor. Ce soir au Point Ephémère, on entendrait presque les Beatles.