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The Magic Gang

Interview publiée par Charlotte Prince le 23 décembre 2017

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A l'occasion d'une tournée européenne en première partie de Wolf Alice, nous avons pu rencontrer The Magic Gang, quatuor originaire de Bournemouth, dans les locaux de la Maroquinerie à Paris.

C'est la première fois que vous jouez en Europe, quelles sont vos attentes quant à cette mini tournée avec Wolf Alice ?

Angus : En un mot, nous sommes impatients. Oui, nous le sommes vraiment. Premièrement Wolf Alice sont de bons amis à nous donc ça simplifie clairement les choses et, deuxièmement, comme tu l'as dit c'est notre première venue en Europe donc on s'attend à ce que ce soit assez spécial. On est content de jouer devant de nouveaux publics et aussi curieux de voir comment les gens réagiront face à notre musique, et ce dans différents pays.
Jack : C'est exactement ça, on aime vraiment l'idée de jouer devant des gens qui ne nous ont jamais vu en live.
Angus : Ce que je veux dire c'est qu'on commence a être pas mal suivis au Royaume-Uni alors qu'ici je ne pense pas qu'on soit un minimum connus...
Kris : Oui, je rajouterai même qu'on est très optimistes à propos de cette tournée, on ne sait vraiment pas si les gens nous connaissent et on ressent en même temps une petite pression de savoir si on arrivera à décoller comme en Angleterre.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la création du groupe ? Comment vous êtes-vous rencontrés et avez été amenés à former The Magic Gang ?

Paeris : A la base ce fut une grosse erreur (rires). Non, tout simplement chacun d'entre nous jouait dans un groupe différent. Après ça on s'est retrouvés à vivre tous les trois (Jack, Angus et moi) à l'université et un jour Kris est venu nous rendre visite en demandant si on était d'accord pour jouer une chanson tous ensemble. On a enregistré le morceau et on l'a mis sur Internet puis on s'est décidés à former le groupe car quelqu'un a vu notre vidéo et était carrément prêt à nous booker une date. On était tout de même un peu stressés vu qu'on n'avait jamais joué ensemble et finalement ça s'est fait naturellement.
Kris : On est tous originaires de Bournemouth donc on se connaissait déjà plus ou moins.

Pourquoi ce nom pour votre groupe ?

Kris : Ça sonne vraiment bien hein ?
Jack : A vrai dire je ne m'en souviens plus trop. Au départ on voulait être genre une bonne dizaine de personnes dans le groupe, ramener tous nos potes et jouer différentes sortes d'instruments. On voulait un groupe ultra collectif, une sorte de gang donc on en est venu à choisir « The Magic Gang », sauf que ça ne ressemble pas du tout à ce qu'on imaginait à la base (rires)... mais on pense que c'est vraiment bien choisi comme nom.

Vous avez récemment fait équipe avec Yala Records. On sait que Felix White (ndlr : de The Maccabees, co-fondateur du label) apprécie énormément votre musique. J'imagine que ça a été plus facile de signer avec eux ?

Angus : On en est ravis honnêtement. Je parle pour nous quatre parce qu'on a tous grandi avec les Maccabees et quand on a su qu'il était vraiment intéressé par notre musique et qu'il voulait nous signer on a de suite accepté. Je ne saurais te dire comment il a été amené à nous intégrer dans son label mais en soit on a vraiment apprécié la démarche et on est contents d'être chez eux.
Jack : Je pense surtout que Felix a cette faculté de s'intéresser de très très près à la nouvelle scène musicale et aux petits groupes qui émergent. Il s'est totalement investi là-dedans après la séparation de son groupe et a vu de plus en plus de nouvelles formations sur scène.

Il me semble qu'il vous a vus il y a plus d'un an à Londres en première partie de Spring King et il a été très marqué par votre set...

Jack : C'était à la Scala effectivement. Je dirais que Felix est une personne qui nous booste énormément.

Et justement, vous avez sorti votre dernier EP sur vinyle quand les deux précédents sont uniquement disponibles en digital. Vous considérez cette sortie physique comme un gros pas en avant dans votre parcours ?

Jack : Tu as entièrement raison, on a enfin été capables de le faire ! Je veux dire, on avait déjà essayé avec les EPs précédents mais tu te doutes que financièrement on ne pouvait pas suivre. Et de se retrouver avec un label et avoir l'opportunité de sortir notre musique sur vinyle c'est hyper gratifiant. Ce que j'aime c'est que tu te rends dans ton petit disquaire du coin et là tu trouves ta musique et tu peux la tenir dans tes mains, ça en est presque surréaliste. Se retrouver dans les magasins de musique c'est quelque chose de vraiment nouveau pour nous et on apprécie cela.

Vous avez des EPs qui présentent des noms et des pochettes assez « minimalistes ». C'était un choix d'aller à l'essentiel et donc de se concentrer uniquement sur votre musique ?

Paeris : Tu as plutôt bien cerné l'idée. On ne voulait pas faire des artworks ultra colorés ou avec des designs particuliers, on les voulait les plus « transparents » possible. Du coup, quand les gens tombent sur notre musique, il n'y a aucun a priori, ils vont pas se dire « tiens la pochette de cette album ressemble à ceci donc leur musique ressemble forcément à ça ».

Le même principe que le « ne jugez jamais un livre par sa couverture » ?

Paeris : Bingo !

Vous êtes récemment retournés en studio pour continuer à travailler sur votre premier album. Comment est-ce que tout cela avance ?

Kris : Pour faire court, ça se passe très bien...
Angus : En effet, on bosse avec un producteur appelé Jolyon Thomas. Ce type a quand même produit entre autre le dernier Royal Blood et il a aussi bossé sur quelques pochettes de disque. Il nous aide énormément à tout mettre en place. Cette énergie qu'on déploie en live c'est ce qui nous a majoritairement posé problème quand on a travaillé sur nos EPs mais avec lui c'est totalement différent. Il nous a bien cernés et les choses avancent sereinement. Cet album va être plutôt bon je pense, il y aura plein de nouveaux titres mais aussi des « classiques », enfin je considère que c'est ce qu'on doit retrouver sur un premier opus. Un peu comme une sorte de document retraçant le meilleur du meilleur.

J'allais justement vous parler du tracklisting car récemment sur Twitter vous avez joué avec vos fans en prétendant que l'album ne rassemblerait que des arrangements de vos chansons issues des différents EPs, puis vous avez dit qu'il ne comportera que des nouvelles chansons. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Jack : C'était une sorte de pied de nez parce que pas mal de gens se sont plaints quand ils ont su qu'il y aurait d'anciens morceaux réarrangés...
Kris : On a clairement voulu se moquer d'eux sur le coup (rires).
Jack : Pour notre défense, il était très tard cette nuit là et on a voulu rigoler un peu. C'est toi Angus qui a eu l'idée non ?
Angus : Oui je plaide entièrement coupable.

Pour en revenir à vos compositions, vous travaillez d'abord sur la musique ou sur les paroles ?

Kris : Il nous arrive d'écrire en premier lieu les paroles mais généralement on travaille d'abord sur la musique. Si on travaille d'abord sur les paroles c'est que parfois je suis posé pendant pas mal de temps à essayer de trouver une bonne mélodie pour nos compositions et de ce fait je switche sur les paroles et ainsi je peux finalement trouver une mélodie appropriée. Mais sinon, oui, on bosse clairement sur la musique en premier.

Quelles sont/ont été vos principales inspirations pour ce disque ?

Angus : Beaucoup trop de choses...
Kris : Moi c'est clairement l'album Rumours de Fleetwood Mac.
Jack : Le truc c'est que sur cet album il aura des choses qu'on a écrites y a quelques années déjà, donc à l'époque on a été influencés d'une certaine manière par notre environnement et certains évènements, mais maintenant c'est différent...
Angus : Quand tu écouteras l'album tu te rendras compte que la musique et les paroles changent énormément au fil des chansons. Il y a très certainement la part primitive du groupe dessus mais tu y retrouveras aussi toutes les influences qu'on a pu avoir durant les différentes années jusque maintenant. On est les Magic Gang mais notre musique évolue constamment ce qui est en somme toute logique.

Votre album est prévu pour janvier c'est bien ça ?

Jack : Il est plutôt repoussé au mois de mars, on croise les doigts...

Vous avez récemment acquis une certaine notoriété au Royaume Uni, chose pas forcément aisée quand on sait que la scène musicale anglaise ne cesse d'accueillir de jeunes groupes. Comment vivez-vous tout cela ?

Jack : C'est effectivement une bonne chose pour nous. Comme tu l'as dit il y a beaucoup de groupes qui émergent et il n'est pas simple de se frayer un chemin parmi eux et donc arriver à faire écouter notre musique. Et en plus c'est génial parce que jusqu'à maintenant on a pu ouvrir pour des groupes plus imposants, groupes qui nous ont écoutés et qui ont apprécié notre son, ce qui n'est pas rien. Si on arrive à faire deux ou trois tournées par an avec des groupes comme Spring King ou Sundara Karma on est ravis parce qu'on peut aller « taper » dans leurs publics respectifs et avoir de nouveaux fans. Leurs publics restent quelques part assez similaires mais on arrive toujours à jouer devant de nouvelles personnes.

Vous assurerez également une petite tournée au Royaume-Uni en mars 2018 si je ne me trompe pas ?

Angus : Oui, et d'ailleurs on note de suite la différence par rapport à celle de mai dernier. On a mis les billets en vente il y a peu et certaines dates ne sont déjà pas loin d'être sold out ! Je pense aussi que d'avoir tourné avec Circa Waves et Sundara Karma nous a forcément aidés à vendre plus vite. C'est vraiment une grosse opportunité pour nous de continuer à jouer devant de nouveaux auditeurs. Et bien évidemment on reviendra vite à Paris aussi.

Vos derniers titres comme Your Love et Alright ont été joués en avant première sur la BBC Radio 1 par Annie Mac. Malgré la quasi omniprésence des réseaux sociaux et plateformes d'écoutes, diriez-vous que la radio reste le principal support pour la musique ?

Angus : Pour moi la radio continue d'avoir une implication assez forte dans la musique, principalement pour les groupes qui essaient de gravir des étapes dans leur carrière et pour gagner un maximum de nouveaux auditeurs. Radio 1 reste un peu le point d'ancrage, je veux dire tout le monde écoute cette radio, des gens de tous les âges. Mais je te dirais que les gens sont effectivement plus connectés à Apple Music et Spotify maintenant.
Jack : On aime beaucoup BBC6 Music aussi, c'est une très bonne radio...
Angus : effectivement, BBC6 Music aide beaucoup aussi à faire connaitre des groupes. Et on trouve que de très bonnes chansons sur cette radio, anciennes comme nouvelles.
Jack : Le truc avec Radio 1 c'est qu'ils jouent quand même les principaux titres et laissent peu de place aux petits groupes qui débarquent, donc ça reste assez dur d'être joué même si du coup ils ont plus d'auditeurs. Sur la BBC6 Music tu as plein de sessions live qui sont très intéressantes et offrent un bon moyen de te faire connaitre.

En dehors de l'enregistrement de votre album et de votre prochaine tournée, quels sont vos plans pour la suite ?

Angus : Dominer le monde évidemment ! (rires)
Jack : Une fois l'album sorti, j'imagine qu'on aura l'occasion de le jouer dans beaucoup d'endroits différents de et de voyager hors du Royaume-Uni. J'espère sincèrement qu'on pourra aller faire quelques dates aux Etat-Unis et évidemment revenir en Europe pour une plus grande tournée. Nous sommes là pour ça et on veut que ça marche.
Angus : On va également continuer à bosser sur plein de nouvelles chansons, passer notre vie à écrire...
Kris : Me trouver un nouveau passe temps aussi ! (rires)
Jack : On a tous besoin d'en trouver un...
Kris : Pourquoi pas se mettre au crochet ? Ce serait cool non ?