Teleman

Quelques semaines après la sortie de leur troisième album Family Of Aliens, Teleman réinvestissent la capitale parisienne et se donnent pour défi de faire tanguer la péniche du Petit Bain. C’est un peu après 20h40 et dans une salle quasi comble que la formation anglaise monte sur scène, accompagnée d’une musique d’intro rappelant presque une thématique martienne. Le public nombreux attendait impatiemment le retour de Tommy Sanders et sa bande et se délectait d’entendre les titres de leur nouvel album.
Il est donc logique que le groupe commence le set en introduisant son nouvel opus avec Fun Destruction. Le ton est donné, les synthés de Jonny Sanders donnent de leur pleine puissance avant que ne surgisse la voix très particulière et prenante de son frère Tommy. On le savait déjà en écoutant l’album mais il est certain que le virage électro est pleinement pris et assuré, le tout accompagné de la basse rugissante et omniprésente de Peter Cattermoul.


Malgré les gros riffs sur l’intro de Tangerine qui pourraient donner un côté plus rock et sauvage, les claviers sont toujours omniprésents. Teleman n’hésitent pas à mélanger les genres : que ce soit des vagues de groove sur Repeater ou une basse résolument funk sur Submarine Life, le groupe s’essaie à plusieurs styles de musique et le mélange détonnant est une vraie réussite. Le public ne cache pas son plaisir et ce sont des applaudissements extrêmement nourris qui accompagnent chaque fin de chanson.
La formation continue de surfer sur les morceaux du deuxième et troisième album avant de revenir à ses débuts avec l’excellentissime Steam Train Girl. Étrangement, l’audience réagit moins sur la longue et excellente intro, comme si le très bon Breakfast et sa pop efficace étaient passés à la trappe. On demande et redemande la combinaison frappante de la guitare et de la basse avant de donner place à la voix toute en douceur de Tommy. Même si la petite touche électronique était déjà présente, le style pop sans fioritures affiché à l’époque reste définitivement la valeur sûre de Teleman.

Après ce quasi guilty pleasure de la soirée, les anglais surfent de nouveau sur un set oscillant entre Brilliant Sanity et Family Of Aliens, famille constituée sans la moindre difficulté ce soir puisque le public continue de montrer son enthousiasme sans borne pour la musique du groupe. L’apothéose viendra sûurement quand le chanteur récupèrera un ballon en forme de coeur rouge avant d’annoncer au micro « thanks for the balloon but it’s the wrong color » avant de lancer le tant attendu Düsseldorf. L’hystérie gagnerait presque le Petit Bain dès les premières notes et la fosse se transforme en choeur géant, pour le plus grand plaisir de la formation. Ces quelques minutes de bonheur intense passées, les quatre garçons de Teleman s’éclipsent rapidement de scène sous une audience plus que conquise.


Quelques instants plus tard, ils sont de retour et entament leur rappel avec le magnifique Cristina. Morceau dépouillé de tout artifice, accompagnement instrumental peu existant, l’on savoure pleinement la voix parfaitement claire et maîtrisée de Tommy. Une fois de plus le public reprend en choeur les refrains et affiche une joie intense. Le groupe enchaîne sur Glory Hallelujah avant de finir son set avec le très bon Not In Control, piste semi-cachée du premier album. Un final résolument rock et prolongé, comme pour gracieusement remercier la salle et l’accueil qui leur a été fait sur la soirée.

Si on regrette la quasi absence de titres extraits de Breakfast» durant le set, Teleman affichent et assument pleinement leur virage plus électronique. Un virage parfaitement maîtrisé tant du point de vue instrumental que vocal. Le Petit Bain, véritablement transformé en sauna pour l’occasion, a montré que le groupe plait énormément dans la capitale et que leur renommée n’est plus à faire. Gageons qu’ils seront bientôt de retour.