allusinlove
Skunk Anansie

Tous les ingrédients étaient réunis en ce mercredi soir pour faire de ce dernier concert de la saison à la Cigale un grand événement. Skunk Anansie y sont venus célébrer leur vingt-cinq printemps, la setlist en mode Best Of a transporté les fans dans un état d'excitation proche d'une victoire en coupe du monde (un anniversaire ici aussi !) et l'énergie qui se dégageait de la scène et de la fosse ont transformé la Cigale en un joyeux hammam dégoulinant de sueur et de punk.


En guise d'entrée, les jeunes allusinlove tout droit venus de Leeds proposent un son oscillant entre punk et garage 70s intéressant. La guitare un brin écrasante et les cris plutôt rauques du chanteur ne révolutionnent pas notre culture musicale mais ont le mérite de faire monter la température de la salle, les morceaux étant tous entraînants. Les premiers pogos se font sentir de-ci de-là, et l'attitude très affirmée des membres du groupe laisse à présager une suite toute en fracas. Un groupe à découvrir si possible en festival, la mosh pit n'y résistera pas.

C'est donc déjà moite que le public accueille Skin et sa bande, Skunk Anansie, toujours fidèle au rendez-vous et armée d'une claviériste. Sous un lightshow très coloré, postée devant un rideau de satin noir orné du nom du groupe en lettres dorées, c'est en mode cabaret punk que Skin commence sur les chapeaux de roues avec le mythique Charlie Big Potatoe. Vêtue d'une combinaison vinyle noire rappelant une espèce d'épouvantail goth, hissée sur des platform shoes, Skin ne laisse pas une minute de répit à son public qui du premier rang jusqu'au fond des balcons hurle et saute déjà de toute ses forces.


Tous les membres sont à 100% dans le concert dès les premières secondes. Cass (à la guitare et à la casquette toujours fidèlement visée sur la tête), Ace (toujours à la base et doté d'un de ses chapeaux à plumes) et Mark impressionnant de biceps aux fûts nous font complètement oublier que nous avons fait la connaissance de ce groupe il y a déjà vingt-cinq ans. Et pour cause, le groupe n'a pas perdu une seule miette de son énergie et de son talent, jouant les anciens et les nouveaux titres avec une vigueur jamais érodée.

Skin n'aura de cesse de se rapprocher le plus possible du public, de lui parler, de lui sourire, et de se faire littéralement transporter sur ses épaules pour fendre une foule qu'elle hypnotise. La voix de l'artiste est toujours aussi puissante, et son charisme n'a pas bougé d'un iota. Le temps semble ne pas avoir d'emprise sur sa forme et sa puissance, tant l'interprétation des morceaux la transporte.

Fiers de leurs vingt-cinq ans de carrière et heureux de retrouver un public français très fidèle (80% des spectateurs étaient des admirateurs des premières heures (le millenial étant peu représenté à ce concert), l'heure n'est pas à la nostalgie car des nouveaux titres nous sont dévoilés. Le premier single déjà en écoute, What You Do For Love?- et surtout un inédit pas même enregistré à ce jour intitulé This Means War qui envoie du bois comme jamais. Le prochain album sera probablement un réel retour aux sources, histoire de rappeler que malgré une petite cinquantaine au compteur pour chacun d'entre eux, l'amour du punk persiste et signe.


C'est enfin sur une injonction à dire non à tout type de fascisme, racisme, homophobie et autre tendances liées à la triste réalité d'un brexit à venir que Skin aura su nous bercer de sa voix enchanteresse sur le majestueux Hedonism.

Une soirée anniversaire qui, à défaut de gâteau indigeste et de mousseux pas frais, a redonné un sacré coup de jeune aux plus anciens et a rassuré les quelque uns qui pensaient que Skunk Anansie ne seraient plus au rendez-vous après un quart de siècle.