The Slow Show

En première partie de The Slow Show au Pop-Up du Label ce samedi 12 octobre, on découvre le français Arthur de Bary, auteur d'un récent EP « Cheval Blessé » particulièrement réussi. Sa musique pleine de spleen semble être la manière idéale pour ouvrir le show des Mancuniens. Il y a un grand talent d'écriture chez ce jeune homme et sa reprise de Hubert-Félix Thiéfaine est très convaincante. Un nouveau talent à suivre.

Le set de The Slow Show s'ouvre comme leur récent Lust And Learn par le diptyque Amend / Eye To Eye. Une superbe introduction au piano sur l'instrumental Amend nous plonge de suite dans l'ambiance. Une ambiance feutrée faite d'intimité qui sied particulièrement à la musique du groupe. Si The Slow Show voient leur succès grandir Outre-Manche, ce n'est pas encore le cas en France. Cela permet de les voir se produire dans de petites salles, comme ce soir, qui conviennent on ne peut mieux au caractère hautement émotionnel de leur musique.

Dès les premières minutes du show, on est sous le charme de la voix de Rob Goodwin, une voix rauque au timbre si particulier qu'elle procure à chaque instant des frissons. Incontestablement, l'une des plus belles voix à être apparue dans le monde musical de ces dernières années. Sur Strangers Now, tiré de leur second album Dream Darling, elle se révèle d'une telle beauté qu'elle tire des larmes.
Dresden, un titre du premier album, White Water, évoque irrésistiblement Nick Cave, tout comme Hurts, magnifique morceau tiré de Dream Darling.

The Slow Show piochent à parts égales au cours de la soirée dans chacun de leurs trois albums. Le groupe joue le plus souvent une musique atmosphérique qui prend aux tripes mais se révèle également capable d'aller vers des territoire plus ouvertement pop comme sur Flowers To Burn ou St Louis avec une égale réussite.
Les morceaux au piano confinent au sublime, comme ce Low d'une beauté irréelle. Rob Goodwin, en dehors de sa voix splendide, se révèle comme un showman hors-pair, charmant le public un verre de vin rouge à la main. Sur Dry My Bones, il prouve qu'il est le digne héritier des plus grands songwriters de l'Histoire de la musique avec une voix aussi belle que pouvait l'être celle de Leonard Cohen.

Le concert se termine par deux nouvelles merveilles : Bloodline, autre titre extrait du premier album dont la montée s'avère sublime, et Places You Go qui achèvent un concert superbe de bout en bout.
Le groupe revient pour un rappel de trois titres : Breaks Today, nouvel extrait de Dream Darling sur lequel la combinaison piano/voix fait encore une fois des merveilles, l'excellent Hopeless Town tiré du single à la double face A constitué avec Breaks Today, avant de terminer sur un somptueux Ordinary Lives, pop-song qui atteint les sommets.

Un concert magique pour un groupe dont on s'étonne qu'il ne soit pas encore plus important en France. A la vision de ce live, nul doute que cela ne saurait tarder.