The Slow Show

Deux ans après le remarquable Lust And learn, les Mancuniens de The Slow Show nous reviennent pour un nouvel opus. On se demandait avant écoute si le groupe serait capable de nous offrir un disque aussi beau et émotionnel que ne l'était leur précédent effort studio, et dès les premières notes de Mountbatten nous sommes fixés. On sait que est face ici à un splendide disque, sans que l'on se doute encore à ce moment-là du niveau de beauté qui nous attend.

Mountbatten démarre ainsi en piano-voix dans une approche musicale très épurée avant que le morceau ne dévie vers une sorte de pop sophistiquée qui rappelle Roxy Music époque Avalon. On a grand plaisir à retrouver la voix de Rob Goodwin qui nous avait tant ébloui sur Lust And Learn. Elle se révèle sur ce nouvel album plus belle que jamais et transporte littéralement l'auditeur sur le titre suivant, Anybody Else Inside.

On va ainsi au cours de l'écoute de merveille en merveille. Still Life est une splendeur absolue, un disque qui mérite tous les superlatifs. La qualité d'écriture y est impressionnante, la richesse des arrangements ahurissante. Chaque petit détail a été, on le sent, pensé et repensé : la trompette sur Slippin' ou Blinking, la voix féminine sur Rare Bird, Breathe ou Who Knows, les délicats claviers sur Weightless...

Still Life est un album élégant et sophistiqué. Il suffit d'écouter Breathe ou Blinking pour s'en rendre compte. Avec ce dernier titre, The Slow Show ne sont pas loin d'atteindre la perfection absolue. Certains vendraient certainement leur âme au diable pour écrire un jour un tel morceau.
Rob Goodwin a expliqué que le confinement ne l'avait pas angoissé plus que cela, et qu'au contraire cette période lui avait permis de se connecter encore davantage aux éléments, à la nature, à la création. Ce disque en est la preuve ultime. Si l'anglais a toujours eu une très belle voix, celle-ci devient sur cet album irréelle : Woven Blue, Blue Nights ou Hey Lover garantissent les frissons. Le chanteur, sur cet album, se révèle du niveau des plus grands crooners de l'histoire et n'a rien à envier au génie d'un Scott Walker.

Still Life est, n'ayons pas peur des mots, une merveille, un chef d'œuvre. Il n'y a pas un seul morceau du disque qui ne soit une splendeur. A son écoute on ne sait plus où donner de l'oreille tant on passe de merveille en merveille. The Slow Show étirent les notes à l'infini sur Weightless, morceau qui clôt l'album, comme s'ils ne voulaient pas nous quitter. Qu'ils ne s'inquiètent pas, nous ne voulons pas les quitter non plus. Ils viennent de nous offrir avec ce nouvel opus l'un des plus grands disques de ces dernières années.