On avait vu Girl Band pour la dernière fois au Trabendo en novembre 2016, en première partie des canadiens de Preoccupations. Trois ans plus tard, on les retrouve en tête d’affiche à la Maroquinerie deux mois après la sortie de leur second album
The Talkies. Le visage d’ange du chanteur se voit maintenant affublé d’une barbe hirsute comme pour mieux représenter la folie qui se dégage de la musique de Girl Band.

Le groupe dublinois débute par les anciennes
Pears For Lunch et
Fucking Butter, permettant ce petit plaisir de voir des gens danser sur une liste de course énervée. On a ensuite droit à l’un de leurs premiers singles,
Lawman, pesant et au final explosif, puis au dernier titre tiré de
Holding Hands With Jamie, le succinct et dérangeant
The Last Riddler qui, comme les tout aussi courts
Amygdala et
The Cha Cha Cha plus tard dans la soirée, fait bouger les spectateurs comme si leur vie en dépendait, s'autorisant même quelques slams timides tout au long du show.
The Talkies est introduit au travers de
Laggard et sa longue introduction noisy, attestant qui plus est de la prestation brillante de Dara Kiely, capable de chanter sans hurler : un moment doux et rare qui vient accentuer d’autant plus les douze dernières secondes enragées du morceau. Le milieu de set est ainsi dédié au second disque, le groupe dublinois enchaînant avec le dansant
Salmon Of Knowledge, Shoulderblades et sa rythmique lourde sur laquelle saute la fosse, puis un
Prefab Castle à l’ambiance oppressante.

Girl Band concluent sur leur mythique reprise du
Why They Hide Their Bodies Under my Garage? de Blawan, qui vient progressivement transformer la petite salle de la Maroquinerie en dancefloor pour aliénés. S’ensuivent un
Going Norway frénétique puis
Paul, morceau de génie taillé pour la scène, repris en chœur par une audience à présent déchaînée.
Rares sont les groupes où l’on a d’yeux que pour un seul membre. Kiely possède une aura et une folie habitée desquels on ne parvient à se défaire. Un live de Girl Band est une performance hors-norme, de laquelle on ne peut sortir complètement indemne. À la fois chaotique et maîtrisé de bout en bout, ce show, petite bulle bouillonnante dans un Paris glacial de novembre, est un de ceux qui resteront en mémoire bien longtemps.