logo SOV

Working Men's Club

Manchester, YES - 3 juillet 2020

Live-report par Laetitia Mavrel

Bookmark and Share
En ce début d'été sans aucun concert pour cause de crise sanitaire qu'il faut bien enrayer, privés de nos festivals et à la diète depuis mi-mars, c'est malheureusement à la triste évidence d'une année 2020 dorénavant blanche qu'il faut se rendre.
Suite aux nombreuses initiatives philanthropiques de la part de différents artistes qui nous ont diverti durant les confinements à base de mini-concerts réguliers ou non, de FAQs avec les fans, de sessions Zoom plus ou moins cocasses avec d'autres musiciens, il est temps pour beaucoup de continuer légitimement à vivre de leur métier.

Ainsi nous assistons de plus en plus à des concerts toujours en live mais soumis à une entrée payante au travers de différentes plateformes. C'est ainsi que les jeunes mancuniens de Working Men's Club, dont le premier album très attendu a déjà fait les frais du COVID-19 en étant repoussé en octobre, se sont remis au boulot avec un premier live from The Basement ce vendredi 3 juillet.

Ici, pas question de camera d'iPhone assis sur son lit à la guitare acoustique. Nous avons eu droit à un véritable set dans un studio aménagé en mini scène pour l'occasion avec camera HD, son dolby surround et light show digne d'un véritable club. C'est uniquement l'absence de cris, pogos et autres jets de bières qui nous a rappelé le contexte actuel.

S'étant depuis l'an passé pas mal produits sur les scènes britanniques et avec quelques excursions à Paris, la dernière au festival Les Inrocks à la Gaîté Lyrique début mars, Working Men's Club ont prouvé durant ces quelques quarante minutes qu'ils n'ont pas rouillé en attendant.
Une grosse dizaine de titres dans une ambiance clairement club et DJ, le synth rock de la bande à Sydney Minsky-Sargent nous a rappelé que c'est bien à Manchester que la musique electro à refait surface et a gagné de nouveau ses lettres de noblesses au tout début des années 2000s.

La moue toujours de mise (marque de fabrique Madchester), les bières à la main et le tee-shirt SOCIALISM en étendard anti-Boris comme leur nombreux posts sur les réseaux sociaux en attestent, Working Men's Club ont pour la modique somme de 10€ assuré un set solide, où la qualité dans l'image, le son et le choix des titres vraiment punchy n'ont pas fait regretter le prix du billet virtuel.
Quarante minutes qui nous ont remis dans l'ambiance en ce vendredi soir et nous ont teasé de façon efficace l'album à paraître le 2 octobre.

S'agit-il ici de notre futur à moyen terme ? Doit-on s'habituer à dématérialiser nos expériences live ? Si les plus accros aux fosses s'insurgent contre ces initiatives en dénonçant un manque de solidarité avec les salles de concerts qui risquent pour beaucoup d'entre elles de ne pas rouvrir, il faut néanmoins admettre que les musiciens eux-mêmes se doivent de continuer à payer leur loyer. Il faut donc trouver un juste compromis et en attendant la libération, sachons user de nos technologies modernes pour permettre la survie d'une partie de l'industrie de la musique.