Kid Kapichi

Voilà encore une de ces soirées où votre chroniqueuse part découvrir une formation ayant déjà quelques kilomètres au compteur et surtout une fan base fidèle, qui reprend en chœur les morceaux et remplit très honorablement un Point Ephémère à Paris un mardi soir de février. Après une première partie remarquée de Frank Carter & The Rattlesnakes à l'Elysée Montmartre fin 2019, suivi d'un Supersonic en 2021 et une participation au Transmusicales de Rennes en décembre dernier, le groupe a développé chez les afficionados de rock bien burné une petite addiction, portant ainsi leurs deux premiers albums This Time Next Year en 2021 et Here's What You Could Have Won en 2022 aux nues.


La petite salle du canal Saint-Martin affiche quasi comble et se remplit rapidement d'un public très hétéroclite avec tous les âges mais avec un genre qui domine, celui des tee-shirts à l'image du HellFest et autres Download Festival, annonçant pour les néophytes comme la rédactrice de ces quelques lignes une soirée des plus animées. C'est en effet dans une ambiance très électrique, cannettes de bières peu fraîches à l'appui, que le concert débute et dans la pénombre sur un fond sonore digne d'une messe néo-gothique, Jack Wilson suivi de ses comparses entrent sur scène ne perdant pas une seule seconde pour envoyer la sauce avec le très bon titre d'intro 5 Days On (2 Days Off).

A gauche se trouve Ben Beetham, tout marcel blanc dehors qui bondit de part et d'autre dans l'espace réduit qui lui est dévolu, à droite le bassiste Eddie Lewis qui ne s'économise guère sur les grimaces et venant chercher le public en se hissant tout en bout de scène et George Macdonald le batteur dissimilé en fond de scène mais tout en sourire. Le point commun étant les tatouages et l'énorme énergie distillée sans économie qui par vagues successives emporte l'intégralité de la salle, venant animer la fosse et voir voler quelques pieds et bouts de jambes de la façon la plus anarchique et délirante possible.


Les titres défilent et chacun d'entre eux se voit introduit par quelques commentaires de Jack, notamment sur Party at N°10, écrit à la suite des scandales des pots de boulot organisés en plein COVID-19 au 10 Downing Street, ou bien lorsque qu'un fan est invité à monter sur scène pour prendre la guitare sur Glitterati. Plutôt loquace, le groupe aime à rappeler qu'il adore Paris et qu'il est ravi de cet accueil plus que chaleureux et de l'enthousiasme des fans, acquis à sa cause et souhaitant ardemment, dixit quelques commentaires entendus ici et là, qu'il puisse se produire dans des salles plus conséquentes.

Avec un concert plutôt généreux en quantité, Kid Kapichi confirment, au même titre que Franck Carter & The Rattlesnakes quelques années plus tôt, leur statut de grosse pointure en devenir dans le registre punk, l'ambiance folle du concert nous faisant vite oublier que nous n'étions que mardi.