C’est peut-être l'affiche la plus alléchante depuis sa création il y a un an et demi que proposait la soirée Inrock Indie Club en ce jeudi 18 janvier. Pour sa première édition de l'année 2007, elle réunissait en effet les prometteurs franco-anglais de The Clerks en ouverture, The Sunshine Underground puis la révélation The Automatic : une soirée qui se présentait sous les meilleurs auspices.
Désormais basés à Manchester, The Clerks ouvrent la soirée sur le coup de 20h alors qu'une foule non négligeable et majoritairement juvénile a pris possession des lieux quelques minutes plus tôt. L'attente envers le quatuor a beau être quelque peu légère, le public ne manque pas de réagir dès la fin de chacune des compositions du groupe. Les titres sont pour la plupart accrocheurs et rapidement assimilables, les influences, de Joy Division aux Smiths en passant par les Pixies ou les Cure, parfaitement assimilées. Un set au final
convaincant malgré le manque de présence du groupe peut-être trop timide pour véritablement parvenir à se mettre en valeur aux yeux du public.
L'ambiance monte évidemment de plusieurs crans dès l’arrivée, sous les applaudissements, de The Sunshine Underground. Distribué en France depuis quelques jours seulement en dépit de sa sortie au Royaume-Uni six mois auparavant, l'album Raise The Alarm et sa floppée de tubes potentiels est déjà sur toutes les lèvres. La jeunesse parisienne déclenche les premiers pogos sur les très appréciés I Ain't Losing Any Sleep et Put You In Your Place, revisités, à l'image de l'ensemble des titres joués durant la soirée, avec une dose appréciable d'innovation et d'improvisation par un groupe au-dessus de la moyenne scéniquement parlant. Avec un son disco-punk dansant et puissant tout au long du set, le groupe n'hésite pas à interagir avec le public à de nombreuses reprises tandis que le rythme poursuit sa folle ascension avec Borders, la petite bombe Commercial Breakdown et le formidable Raise The Alarm interrompu puis ponctué par un jam de percussions entre Stuart Jones et un Craig Wellington déchaîné.
A cette prestation impeccable de bout en bout succède celle des gallois de The Automatic. La précision et la maîtrise se voient ici opposés, que l'on se place sur scène ou dans la salle, à la folie et la naïveté de la jeunesse. Le son power pop caractéristique de l'album Not Accepted Anywhere laisse place à une atmosphère explosive où les cris d'un Alex Pennie une nouvelle fois intenable et survolté et la basse électrisée de Rob Hawkins suffisent à porter le groupe vers les sommets.
Durant près d'une heure, le groupe enchaîne ses compositions à un rythme effréné, sans laisser la moindre place au plus minuscule des temps morts.
Raoul, Monster ou By My Side confirment leur statut de tubes inparables tandis que des reprises terriblement accrocheuses de Life During Wartime des Talking Heads et Gold Digger du rappeur Kanye West font trembler l'ensemble de la salle.
Quand bien même les deux titres inédits dévoilés par le groupe paraissent à première vue moins inspirés que leurs prédécesseurs, le rythme ne baisse à aucun instant, et certainement pas durant un rappel inévitable achevé avec le premier single du groupe, Recover.
Naturellement doués pour la scène, The Sunshine Underground et The Automatic ont
su confirmer la qualité de leurs albums respectifs. Les retours des deux groupes
en France d'ici quelques semaines n'en seront que plus attendus !