En décembre 2021, The Jesus And Mary Chain ont enchaîné quatre concerts en France, dont deux à Paris, notamment au Ground Control, un à Nantes et le dernier à Briançon, constituant ainsi l'avant-dernière étape de leur tournée anniversaire célébrant l'album emblématique
Darklands. De retour sur le devant de la scène avec leur septième et excellent dernier opus, intitulé
Glasgow Eyes et paru en mars de cette année, les frères Reid ont entamé une nouvelle série de concerts qui les a conduits à l'Elysée Montmartre, une salle qu'ils connaissent bien pour y avoir déjà joué à plusieurs reprises.

Le concert affiche complet depuis un certain temps déjà, mais la salle n'est pas encore pleine lorsque les Londoniens de
deathcrash font leur entrée sur scène en tant que première partie. Bien que l'affiche puisse sembler quelque peu surprenante, il est difficile de ne pas apprécier de retrouver ce groupe de slowcore qui avait ouvert pour Codeine en septembre dernier à la Maroquinerie. Les Anglais sont alignés face au public, à l'exception du batteur positionné parallèlement à ses trois comparses. Le groupe entame son set avec un morceau inédit,
Dead Swan, qui reste dans la lignée de leur deuxième album,
Less. Le son est plutôt bon, bien que la batterie résonne puissamment dans la salle. Le post-rock est à l'honneur et le public semble apprécier cette introduction. Entre mélodies calmes et lentes et tempêtes de décibels, la musique de deathcrash prend vraiment son ampleur sur scène. En mettant en avant les titres de leur dernier disque tout en n'hésitant pas à replonger vers leur premier effort, comme lors d'un
American Idol suivi d'un
Wrestle With Jimmy d'anthologie, les jeunes Britanniques ont su séduire le public présent en leur offrant un second inédit,
Combo, en guise de clôture de leur set d'une trentaine de minutes. On les attend désormais avec impatience pour un concert en tête d'affiche.

La salle se remplit de plus en plus, jusqu'à être pleine à craquer lorsque
The Jesus And Mary Chain font leur entrée sur scène à 20h40 précises, comme annoncé. Justin Welsh, ancien batteur d'Elastica et notamment de Piroshka, officie aux côtés du groupe depuis un certain temps déjà, lançant le concert avec les premières notes de
Jamcod alors que le groupe investit la scène. La fumée enveloppe l'atmosphère bien que, curieusement, elle ne sera de retour qu'à la toute fin du concert, et les lumières sont réduites au strict minimum. Le concert débute sur les chapeaux de roues, Jim Reid se tenant au centre de la scène, entouré de William, son frère, à sa gauche et d'un bassiste et d'un second guitariste à sa droite. Les deux mains agrippées au micro, il chante comme à son habitude, souvent penché en avant. À l'issue de cette excellente ouverture,
Happy When It Rains du monumental
Darklands est interprétée pour le plus grand plaisir du public, suivie de
Head On, connue pour avoir reprise par les Pixies, dans un éclairage rouge sang. Remerciant le public et s'enquérant si ses membres possèdent
Glasgow Eyes, et surtout s'ils l'apprécient, Jim Reid annonce que le concert sera un savant mélange de vieux et de nouveaux morceaux avant que le groupe n'entame une excellente version du toujours entraînant
Far Gone And Out.
Les Écossais continuent de parsemer le concert de quelques nouvelles chansons, telles que
Chemical Animal à l'accent gothique, suivie de
The Eagles And The Stones, bien que nous aurions préféré
Discotheque à la place. Que ce soit sur des singles comme
Cracking Up ou
Sidewalking, ou sur des classiques incontournables comme
Some Candy Talking, The Jesus And Mary Chain auront su parfaitement captiver le public. Le lancinant
Pure Poor a également été l'un des moments forts du concert, précédant une version brute de
Blues From A Gun. Mais c'est
Nine Million Rainy Days qui aura littéralement envoûté l'audience avec son côté sombre et magnifique. On appréciera également la version très efficace de
Venal Joy, morceau d'ouverture et dernier extrait du dernier album. Comme c'est le cas chaque soir, une invitée est montée sur scène pour interpréter les deux derniers titres du concert avec le groupe. Aujourd'hui, Faith Vern du groupe PINS partage la scène avec Jim Reid pour
Sometimes Always, unique titre de
Stoned And Dethroned interprété ce soir. Celle-ci est également associée aux chœurs sur
Just Like Honey, concluant ainsi une prestation d'une heure et quinze minutes.

Quelques minutes plus tard, le groupe revient sur scène pour un rappel haut en couleur. Celui-ci débute avec le somptueux
Darklands, suivi de l'inattendu
Never Understand, préféré à l'habituel
Taste Of Cindy, pour notre plus grand bonheur.
I Hate Rock'n' Roll est ensuite glissé juste après, puis le final de luxe est lancé avec une version de huit minutes de
Reverence, comprenant une intro extra-étendue. Le groupe délivrant une performance intense tout au long de la chanson, tandis que Jim chante inlassablement "I wanna die, I wanna die...". Le leader quitte ensuite la scène en saluant le public de la main, tandis que le groupe continue à faire rugir les décibels pour quelques précieuses secondes supplémentaires.
The Jesus and Mary Chain ont donc parfaitement rempli leur contrat pendant près d'une heure et quarante minutes. Certes, le groupe ne fait plus autant de bruit qu'auparavant, mais il nous a offert de manière percutante un passage en revue de son répertoire, agrémenté de quelques nouvelles chansons. Nous garderons également en mémoire la très bonne performance de deathcrash en première partie, que nous espérons donc revoir pour un concert d'une durée bien plus longue qu'une trentaine de minutes.