Camera Obscura, le groupe pop de Glasgow, a fait ce lundi son grand retour sur une scène française après quinze années d'absence. C'est en effet en 2009 dans cette même salle de la Maroquinerie que les Ecossais se sont produits la dernière fois dans leur mouture originelle. En 2015, Carey Lander, claviériste du groupe, est décédée d'une tumeur maligne, entrainant la fin de la carrière musicale du groupe, même si une poignée de concerts furent donnés en 2019 et 2022. Donna Maciocia a maintenant pris sa place au sein de la formation et permis au groupe, au-delà de la sortie de l'album
Look To The East, Look To The West, d'entamer une grande tournée mondiale.
LaFrange aka Zoé Seignouret ouvre le bal de cette soirée. A 20 heures tapantes, la jeune française arrive sur scène seule avec sa guitare acoustique. Un peu stressée, celle-ci oubliant même sa setlist dans la loge, mais cela ne va pas l'empêcher de distiller six chansons folk, dont deux interprétées sur scène pour la toute première fois. De nature plaisante les mélodies délicates se conjuguent bien avec la jolie voix de la Française qui a été biberonnée à Belle And Sebastian, God Help The Girl mais aussi Camera Obscura. Aussi, ouvrir pour un groupe qu'elle a adoré et pris pour modèle lui génère forcément pas mal d'émotions. Le public aura été séduit par cette performance de trente minutes conclue par un final a capella de haute volée.

La Maroquinerie se remplit au fur et à mesure que les minutes passent. Même si le concert n'affiche pas sold out, la salle parisienne n'est pas loin d'être pleine comme un œuf. Les six musiciens de
Camera Obscura arrivent sur scène à 21h et Tracyanne Campbell, au centre de la scène, lance au public "Hello everybody, ça va ?" avant d'entamer le concert avec
Liberty Print, morceau d'ouverture de leur dernier album. Le son est bon, le morceau est dansant avec un côté pleinement mélancolique. Les fans du groupe se sont déplacés en masse ce soir car dès que retentissent les premières notes de
Let's Get Out Of This Country une clameur s'élève dans la salle. Le public est ravi et le groupe semble également apprécier. Tracyanne annonce qu'elle est heureuse d'être de retour à Paris, se demandant depuis combien de temps Camera Obscura n'avaient pas joué dans la capitale française. Dix ans ? Un peu plus même ! Le groupe fait ensuite swinger la salle avec
Honey In The Sun et sa trompette.

Les Ecossais savent s'amuser, comme lorsque Chris, leur tour manager, vient porter main forte au batteur et au second percussionniste le temps de
Teenager. La setlist est assez équilibrée avec les nouvelles chansons telles que
The Light Nights ou
Pop Goes Pop, sur laquelle le son se fait plus groovy avec une guitare plus incisive que d'accoutumée, mais aussi
This Love (Feels Alright) avant laquelle Tracyanne explique avoir perdu il y a pas mal d'années de cela son Notebook dans un bar parisien car elle était ivre... avant qu'une amie de passage dans la capitale ne le retrouve en passant dans le bar des années plus tard. Le concert se poursuit, les morceaux défilent et après un faux départ pour
French Navy, le public accompagne le groupe en chantant. Il règne une ambiance de fête dans la salle.
Lloyd, I'm Ready To Be Heartbroken, enchaîné à
If Looks Could Kill, viennent conclure une heure et cinq minutes de set festif. La soirée n'est pas encore terminée et le groupe revient rapidement pour un rappel de trois titres dont l'inattendu
Eighties Fan.
Razzle Dazzle Rose achève une performance d'une heure et vingt cinq minutes.
Camera Obscura n'ont donc rien perdu de leur ferveur et de leur pop joyeuse. Même amputé de sa claviériste d'origine, le groupe écossais a su parfaitement séduire le public parisien grâce à une setlist balayant la discographie du groupe. Ce set nous a vraiment donné envie de refaire la fête avec eux dans un futur qu'on espère proche.