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The Vaccines

Paris, Cigale - 10 octobre 2024

Live-report par Laetitia Mavrel

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Quel plaisir d'enfin retrouver The Vaccines à Paris, après une première tentative avortée en janvier dernier alors que ces derniers expérimentaient le tout frais sorti dans les bacs Pick-Up Full Of Pink Carnations, sixième opus de la bande à Justin Young. Les raisons de cet échec n'appartiennent qu'à nous, alors c'est avec toute la motivation possible sous un temps diluvien que nous nous rendons à la Cigale du boulevard Rochechouart à Paris ce jeudi soir, jour qui, comme son copain le mardi, a bien besoin d'un petit coup de pouce pour le rendre intéressant.

C'est une Cigale annoncée complète quelques jours auparavant qui voit devant son entrée une longue queue constituée de fans, tant des premiers jours que plus récemment acquis, preuve en est l'âge qui augmente au fur et à mesure que les mètres défilent sur le trottoir. C'est donc avec un œil amusé que nous constatons que, comme nous le présentions lors de notre chronique du dernier album en début d'année, The Vaccines ont réellement su renouveler leur fanbase, grâce à leur pop devenue plus vitaminée qu'à leurs débuts. La salle et particulièrement sa fosse se remplissent très rapidement, et c'est au son de Mama Mia d'ABBA ainsi que de l'intro tonitruante de Live And Let Die des Wings que le groupe apparaît sur scène, dans sa nouvelle mouture.


En 2024, seuls Justin Young et Árni Árnason demeurent issus de la formation d'origine, le départ de Freddie Cowan ayant marqué les esprits en 2023, juste avant l'annonce de la sortie de leur dernier disque. Cependant, le groupe persiste à traduire le « son Vaccines » à la perfection et la masse compacte que forme le public ce soir le prouvera bien en réagissant dès les premières notes à grand renfort de bonds et vagues venant s'écraser aux pieds de Justin, ravie comme un pape.
Avec un décor plutôt minimaliste et assez kitch, composé d'un grand rideau rose pastel, de pompons et mousseline rose au sol, et de fleurs en papier multicolores accrochées aux microphones, c'est une ambiance de mariage dans une salle communale qui nous accueille, et les membres du groupe, tous sur leur 31 avec chemises et pantalons de costume, se prêtent ainsi au jeu. Ce qui fait cependant mouche immédiatement, ce sont les lunettes noires et la coupe de cheveu à la mèche gominée de Justin Young, ce dernier dégageant depuis ces quatorze dernières années toujours autant de charisme et de sex-apeal. Avec sa dégaine de bad boy de Neuilly-sur-Seine, Justin porte tout le rayonnement de The Vaccines, et c'est surtout son timbre de voix si particulier, profond et éraillé, qui fait reconnaître entre mille leurs créations.


La voix et le look sont donc au rendez-vous, et c'est véritablement ravi de remplir la Cigale neuf ans après son dernier passage auquel nous assistions déjà que le groupe débute sur les chapeaux de roues avec une excellente première salve de titres, de Love To Walk Away, Wreckin' Bar (Ra Ra Ra) à Post Break-Up Sex, mettant immédiatement le feu à la salle, et permettant ainsi à tous les présents de lever les bras ainsi que de s'adonner au jet d'eco-cups vides, quitte à en perde sa consigne de 1€. Peu importe, nous ne sommes pas là pour la menue monnaie, et c'est par la suite que Justin se parre de sa guitare à son tour en faisant tomber les lunettes de soleil pour nous présenter les nouveaux morceaux que sont Discount de Kooning (Last One Standing) , The Dreamer et un peu plus loin le très pétillant Heartbreak Kid, titre taillé pour les bandes FM et les grosses scènes de festivals.

Le choix de la setlist est entièrement validé par le public, et c'est un voyage dans toute la discographie du groupe que nous entamons. Même si les disques de The Vaccines ont lentement mais sûrement pris le pli d'une pop-rock mainstream un peu lisse, l'énergie que déploient sur scène Justin Young et ses camarades réussit à rendre beaucoup plus excitants des titres un peu passe-partout tels Headphone Baby ou Jump Off The Top. Le plaisir pour votre chroniqueuse réside bien ce soir en le rendu des premiers succès de The Vaccines, qui entre What Did You Expect From The Vaccines en 2011 et English Graffiti en 2015, nous ont régalé de pépites rock très bien ciselées, le groupe connaissant son apogée avec les tubes Teenage Icon, Handsome ou If You Wanna.
Nous avons personnellement un peu laissé en suspens la suite des aventures de The Vaccines, leur préférant les échappées en solo de ses membres, notamment la très belle surprise Halloweens, portée par Justin Young et Timothy Lanham, drôle d'excursion dans un genre très 70s et baba cool, kitch à souhait et hyper dansant (nous vous conseillons à cette occasion d'y jeter une oreille si ce n'est déjà fait).


Mais c'est bien la majorité qui l'emporte, comme dans toute bonne pseudo démocratie qui se respecte, ainsi nos petites désillusions personnelles n'y feront rien face à la totalité de la Cigale qui, sur l'intégralité des titres joués, répond présente et fait véritablement monter la température tout du long du concert, jusqu'à l'apogée du rappel avec Sometines, I Swear, morceau le plus réussi du dernier opus, Lunar Eclipse et All My Friends Are Falling In Love que Justin Young interprète comme si ça vie en dépendait, dansant, sautant et se rapprochant au plus près des premiers rangs, ces derniers à moitié avachis à ses pieds, ivres de bonheur.

Le public parisien est ainsi loué, les plus gourmands quant à eux appelés à se rendre dès le lendemain à Orleans pour y retrouver le groupe à l'Astrolabe afin de continuer à découvrir les nouveaux titres de Pick-Up Full Of Pink Carnations et surtout pour que la fête qui a débuté ce soir en entame de leur tournée européenne et britannique puise continuer.
setlist
    Love To Walk Away
    Wreckin' Bar (Ra Ra Ra)
    I Can't Quit
    Post Break-Up Sex
    Wetsuit
    Your Love Is My Favourite Band
    Discount de Kooning (Last One Standing)
    The Dreamer
    Headphones Baby
    Jump Off The Top
    No Hope
    Handsome
    Heartbreak Kid
    Teenage Icon
    I Always Knew
    If You Wanna
    All In White
    ---
    Sometimes, I Swear
    Lunar Eclipse
    All My Friends Are Falling In Love
photos du concert
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