Après le tour de force de la veille, Biffy Clyro donnaient rendez-vous le 21 octobre à leurs fans pour interpréter l'intégralité de leur deuxième album, The Vertigo Of Bliss, sorti un an et deux mois seulement après Blackened Sky.
Même heure, même endroit, même rideau projetant cette fois-ci la fameuse couverture « érotique » (une pochette qui serait anecdotique en 2024 tant les mœurs ont évolué !), mais pas même formation. En effet, lorsque le rideau tombe à 20h30 précises comme la veille, un clavier et deux promontoires sont venus agrémenter la scène, laissant à penser que le power trio écossais, épaulé par Mike Vennart, ne serait pas seul cette fois-ci. Moins direct que Blackened Sky et ses riffs bruts, plus riche en sonorités, The Vertigo Of Bliss nécessite effectivement l'apport d'instruments plus variés que le seul combo guitare-basse-batterie. Ainsi, deux violonistes et un claviéristes accompagneront les Écossais sur de nombreux titres durant toute la soirée, soulignant ainsi la profondeur du disque.
Autre nouveauté par rapport au show de la veille, l'arrivée du groupe est précédée par la diffusion de Down By The River To Pray d'Alison Krauss, afin de faire monter la salle en température.
Accueillis par une foule en partie renouvelée en comparaison avec vingt-quatre heurs plus tôt, mais toujours aussi impatiente et chaleureuse, Biffy Clyro ne laissent pas planer le doute sur le succès que sera cette soirée dès les premières notes de Bodies In Flight. Contrairement à la veille dans la fosse, être situé au second balcon me donne une vue d'ensemble sur la salle, et les sourires affichés sur ce premier morceau sont légion. Ils seront encore plus nombreux sur The Ideal Height, typique de la discographie du trio. Intro, ruptures de rythme, alternance de tempos lents et rapides, et passages « sing along » dignes d'être repris dans des stades, telle est la recette qui fonctionne dorénavant depuis plus de deux décennies. Et le public ne s'y trompe pas, reprenant en cœur les « Oh, whao, Oh, Oh » et « Make it straight, go away ! » avant de prendre une légère pause sur With Aplomb, à l'allure plus mesurée. Un calme vite balayé par les riffs acérés de A Day Of... déclenchant le premier gros pogo de la soirée, avant l'arrivée de la très attendue Liberate The Illiterate/A Mong Among Mingers. Moment de bravoure de la soirée, le morceau crée une formidable alchimie entre le groupe et le public, la richesse du titre n'y étant pas étrangère et c'est avec un plaisir non dissimulé que la foule s'époumone « Liberate the illiterate » à la fin du titre, avant que Diary Of Always ne ramène tout le monde sur terre.
La force de ces concerts, en plus de l'énergie déployée par Biffy Clyro sur scène, est vraiment son public. Preuve en est encore avec un Questions And Answers repris mot pour mot par l'assistance donnant l'impression d'assister à un moment unique. Un public récompensé de son engagement par la très heavy Eradicate The Doubt et encore présent sur les « Whou !» ou « Hey ! » de When The Faction's Fractionned. Toys, Toys, Toys, Choke, Toys, Toys Toys précède un All The Way Down : Prologue Chapter 1 fantastique. Quoi de mieux que d'expulser des « all the way down ! » à plein poumons ? Peu de choses à ce moment précis. C'est alors que Simon annonce A Man Of His Appaling Posture, et de s'excuser par avance auprès du public, car le frontman avoue n'avoir joué le titre qu'une seule fois en live dans toute la carrière du groupe. Un privilège donc pour les présents lors de cette nuit qui penseront, comme moi sûrement, que cette chanson, par sa puissance, devrait être proposée bien plus souvent ! Arrive enfin le moment où l'on regrette d'être dans les gradins et non dans la fosse, puisque mon morceau préféré du disque va déchaîner la salle. Now The Action Is On Fire vient conclure la partie de la soirée consacrée au deuxième opus des Écossais de la plus belle des manières et prouver que The Vertigo Of Bliss reste, malgré les années, un disque qui n'a pas pris une ride.
Même schéma que la veille pour la suite du programme. Dix minutes d'entracte bienvenue et une heure de Best Of entamée de la plus belle des manières par The Captain qui fait littéralement exploser la salle. L'enchaînement avec Sounds Like Balloons maintient la pression avant que The Champ et A Tragic World Record ne viennent apaiser les esprits. Moment choisi pour faire repartir la machine de plus belle avec un Get Fucked Stud toujours apprécié et appréciable précédant le plus calme Opaque.
Comme la nuit précédente, les B-sides ne sont pas oubliées. Présente sur l'édition remastisée de 2012 de The Vertigo Of Bliss, ...And With The Scissorkick Is Victorious fait la joie de l'assistance. Instant History, In The name Of The Wee Man, Now I'm Everyone (non jouée depuis 2009) et surtout Biblical viennent conclure en beauté cette première partie de rappel avant que Simon ne vienne interpréter en solo The Rain. Dernière preuve que ces shows sont exceptionnels, s'il en fallait encore une, c'est l'hymne Mountains qui vient achever la soirée dans une ambiance indescriptible.
Les lumières se rallument, la foule est aux anges après presque deux heures de ce spectacle parfait de bout en bout. Et dire qu'il reste encore une soirée demain...