Biffy Clyro

Invités régulièrement à se produire dans les salles de la Boule Noire et du Nouveau Casino, c'est dans le cadre de la très prisée Maroquinerie que Biffy Clyro effectuaient cette semaine leur retour en terre parisienne, et ce pour la première fois en tant que tête d'affiche depuis près de deux ans. Au programme de cette soirée pour le moins électrique : une large présentation de leur nouvel album, Puzzle, mais aussi quelques gâteries du passé comme tout bon amateur des écossais les apprécie...

Une prestation live de Biffy Clyro c'est avant tout une recette éprouvée mais toujours aussi imparable. Tout d'abord, des compositions de grande qualité interprétées avec puissance et précision par un trio rôdé sur les scènes britanniques et européennes depuis des années, lequel n'hésite pas à laisser parler ses racines punk plus qu'il ne l'ose de manière générale en studio avec un son sage et peut-être même trop formaté sur ses dernières productions. Mais Biffy Clyro c'est aussi une incroyable débauche d'énergie durant près d'une heure, avec un chanteur totalement immergé dans sa prestation, un bassiste impeccable de sobriété et un batteur à la frappe de mule. Ce que les trois écossais ont démonté sur la scène de la Maroquinerie, c'est que l'alchimie entre mélodies instrumentales et acrobaties vocales est la base de leurs compositions, que celles-ci soient complexes ou plus immédiates et directes.
On ne peut en effet que s'extasier devant la maîtrise technique exposée sur les tortueux et puissants Bodies in Flight et There's No Such Thing as a Jaggy Snake, sans oublier la tornade déclenchée après la première minute de l'introduction d'un Living is a Problem Because Everything Dies devenu de manière légitime, et ce en l'espace de quelques mois seulement, l'un des titres les plus prisés du groupe. L'impression laissée par les compositions plus classiques et simples dans leur construction est également excellente. Who's Got A Match sonne une fois encore comme un probable futur tube en puissance alors que Justboy, Glitter and Trauma, Questions and Answers ainsi qu'un Joy. Discovery. Invention totalement inattendu sont autant d'occasion de se réjouir pour les nostalgiques des précédents albums.
Le constat est sensiblement identique concernant l'album Puzzle. Pour peu que l'on apprécie l'orientation suivie avec les Love Has a Diameter, Get Fucked Stud, Saturday Superhouse et le sublime Machines interprété dans un calme presque religieux, les sensations ressenties sont comparables à celles nées de l'écoute des titres sus-cités. Peut-être regrettera-t-on seulement la part trop importante prise par cet album dans le set du soir au détriment de nombreux joyaux délaissés plus ou moins définitivement...

Après plus d'une heure sur scène, le même constat semble être énoncé par toutes les personnes présentes : une nouvelle prestation impeccable de la part de la formation écossaise la plus chevelue de ces dernières années.