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Pop Levi

Paris, Maroquinerie - 13 avril 2007

Live-report par Anne-Laure

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Ce soir, c'est le retour en terre parisienne et en tête d'affiche pour Pop Levi et son groupe. Certains d'entre vous auront peut être déjà aperçu sa coupe au bol, au sein de Super Numeri (groupe psyché-rock signé par Ninja Tune, en 2002 ) ou plus récemment lors de sa tournée en tant que bassiste du groupe électro Ladytron. Son album « solo » est sorti en février dernier, et déjà bons nombres d'articles le dépeignent comme un électron libre, féru du passé et plus particulièrement du glam rock des 70's.

Mais avant de découvrir le nouvel « ovni » britannique, le public assez nombreux (puisque curieux) découvre tout d'abord The Do, groupe franco-finlandais de pop. Malgré un set assez court (5 chansons seulement), la jolie voix de la chanteuse et la simplicité des compositions ont de quoi séduire la foule. S'en suit ensuite le groupe français The Film, venu présenter son deuxième opus à la Maroquinerie. Le trio arrive sur scène accompagné d'une petite mélodie moyenâgeuse, puis c'est tout un set de rock blues plein de guitare et très glam qui s'offre à nos oreilles. La reverbe du micro accentue ce coté un peu rock des 60's, et l'on pourra notamment apprécier les titres Rendez-vous et Lénin avant de sautiller sur le très bon Can you touch me issu du premier album éponyme (the film, 2005) et sur lequel le groupe tire sa révérence. La foule plutôt emballée par ce bon début de soirée, s'accumule petit à petit autour de la scène, à mesure que les arrangements de son se peaufinent pour la suite...

Arrive enfin Pop Levi et son groupe pour nous jouer une dizaine des titres de The Return To From Black Magick Party, enregistré par Tom Manahan (label Counter Records). Vêtu d'un slim noir et d'un haut bariolé de couleurs, le chanteur ressemble tout bonnement à un Arlequin guitariste... A peine le quatuor entame Sugar assault me now que le public se prend une décharge de décibels dans les oreilles... Le son est lourd, les guitares crient pendant de longues minutes (si bien qu'on se demande si Pop Levi n'a pas oublié ses paroles) avant qu'enfin l'on puisse se rendre compte qu'il a le timbre de voix de Robert Plant. Il enchaine ensuite avec Pick me up uppercut dont le refrain redondant finit par vous rentrer dans le crâne. Blue Honey confirme l'hypothèse : Pop Levi a définitivement été bercé de Jimmy Hendrix tant ce titre évoque le fameux Foxy Lady... Certes, tous les artistes sont influencés par leurs ainés, et quand Pop Levi affirme lui même que son album est « un tourbillon vraiment bizarre de sons classiques » il a complètement raison : toutes ses compositions calquent obstinément les sons des 70's. Des envolées survoltées de guitare électrique, aux paroles répétitives, la musique de Pop Levi pourrait se résumer à un mélange de Led Zeppelin et T-Rex sous acide. Pas inintéressant, du moment que cela ne vous laisse pas abasourdi !

D'ailleurs progressivement les gens quittent la salle, et pas seulement pour aller chercher une bière. Malgré cela, notre Arlequin demande à ce que l'on rehausse le volume de sa guitare... Et c'est repartit pour une avalanche sonore poussée à l'extrême. Or, même dans la musique la provoc' a ses limites : bien que le personnage que Pop Levi se soit crée puisse à la rigueur le rendre attrayant, la fureur de sa musique laisse coi et songeur.
Le quatuor finit son set sur Fox watch alors que certains de mes voisins gardent leur index sur leurs tympans. Avant le rappel, une autre vague quitte la salle, alors que beaucoup applaudissent et réclament une dernière déflagration sonore.

Peut être que finalement la mayonnaise astrale que nous envoie Pop Levi trouve ses amateurs... Je suis même certaine que dès demain vous lirez d'autres articles probablement élogieux sur la folie de cet anglais. Pour moi, Pop Levi frise le ridicule, d'autres le qualifieront de Rock n'roll... A vous de juger !