Retour pour la seconde fois de la semaine à Petit Bain à Paris, après un mardi disco punk passé en compagnie de Warmduscher. En ce samedi où l'on a doublé les couches pour cause de températures frôlant le zéro pointé, rien de mieux que de se faire introniser dans le petit monde de Bad Nerves, quintette londonien formé en 2014 avec à ce jour deux albums :
Bad Nerves paru en 2020 et
Still Nervous, en mai dernier. C'est ici une toute première rencontre avec ce groupe dont on nous a souvent évoqué les concert plus que dissipés et pour cause : la biographie circulant un peu partout sur Internet fait état d'« une formation power-pop / rock and roll dont les membres seraient les enfants illégitimes des Ramones et des Strokes ». Avec un tel pédigré, il était donc temps de croiser le chemin de Bobby Nerves, William Philipson, George Berry, Jonathan Poulton et Samuel Thompson.

Les aléas du métro et la marée humaine aux abords de l'Accor Arena accueillant ce soir pour leur tournée d'adieu (avant leur probable tournée de reformation d'ici cinq ans) de Shaka Ponk nous ont malencontreusement fait rater la première partie. Nous pénétrons donc dans un Petit Bain plein à craquer, où les dernières minutes du set précédent nous font rapidement prendre la température de la soirée à venir : une chaleur moite digne d'un hammam et un public semble-t-il prêt à en découdre.
Avec un public en majorité plutôt jeune, dont une jolie ribambelle de fans anglais au premier rang avec toute une collection de tee-shirts à l'effigie du groupe malgré seulement deux albums au compteur, Bad Nerves semblent donc faire l'unanimité chez nos voisins pour que leurs admirateurs se déplacent ainsi depuis l'autre côté de la Manche. Mais, les Français n'ont pas à rougir ce soir : ils seront d'ailleurs les premiers à hurler à plein poumons, à balancer leurs gobelets encore plein de bière et à générer les très nombreux circle pits qui viendront sans aucune interruption semer l'anarchie dans la fosse.
Sur scène, un groupe aux « faux airs » de Ramones rajeunis, sans les perfectos emblématiques de leurs modèles mais avec tout autant de rage faisant sauter dans tous les sens William, George et Jonathan aux guitares et à la basse. On retrouve tout de même le look typique avec jeans slims, tee-shirts sans manches et Converses, évoquant un mix entre Sum 41 et les Sex Pistols, parfait mélange entre l'ancien et le moderne, à l'image du répertoire de Bad Nerves qui bien que totalement imprégné du punk pur et dur de leurs célèbres aïeux, y ajoutent cette touche rock alternatif qui a dominé nos chères années 90.

Au chant, Bobby Nerves, qui dissimule derrière ses airs de beau gosse tout droit sorti d'une pub pour Zara une sacrée bête de scène. A répertoire furieux, prestation qui l'est tout autant : avec sa voix très haut perchée et ses cris perçants, Bobby se met toute la salle dans la poche, se démenant comme un diable sur scène tout en veillant à ne pas rentrer dans ses comparses, venant se percher sur les enceintes pour exciter de plus belle son public, et réussir l'exploit incroyable d'accélérer encore plus le rythme de ses titres déjà brefs, les hymnes punks tels
Baby Drummer,
Palace,
Can't Be Mine ou
Television, cumulant pas plus de deux minutes et trente secondes et à les enchainer pour ne laisser absolument aucun répit aux spectateurs.
Il sera donc difficile pour la chroniqueuse néophyte de déceler quel titre est lequel, mais l'euphorie dans la péniche lui permettra de céder à son tour à l'exutoire que représente un concert de Bad Nerves. Dans ce joyeux foutoir, on percevra tout de même quelques un des nouveaux morceaux issus de
Still Nervous comme
You've Got The Nerve et
Plastic Rebel, sympathiquement renommé « Plastic Beret » sur la setlist, et l'envie de tendre une oreille plus attentive aux deux albums du groupe nous permettra de faire durer la fête afin de faire le plein d'énergie pour ce mois de décembre qui s'annonce.
Bad Nerves représentent un parfait défouloir pour tout le stress que vous engendrera ce mois de décembre et trouvera une place adéquate sur votre playlist soit de Noël pour faire fuir les enfants, soit du nouvel an pour ainsi le débuter sur les chapeaux de roues.