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The Lathums

Paris, Trabendo - 14 mai 2025

Live-report par Laetitia Mavrel

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Pour la sortie de leur troisième album Matter Doest Not Define, la France a cette fois-ci était chanceuse avec The Lathums. Pas d'annulation liée à un virus tatillon, pas plus de soucis de visa ou autres carabistouilles en provenance d'un Royaume-Uni Brexité. Nous retrouvons donc dans un délai raisonnable le groupe pour pouvoir tester en live ses nouvelles compositions. Ainsi, direction le Trabendo à la Villette, salle offrant une capacité un cran au-dessus que lors du dernier passage parisien des Anglais à la Maroquinerie.

Première surprise, le concert est loin d'afficher complet, malgré une belle réception de ce troisième opus tant par le public que par la presse musicale. Seconde surprise : aucun anglais recensé parmi les rangs, chose particulièrement étonnante tant nous savons que The Lathums bénéficient d'un large soutien de leurs compatriotes, et nous remémorant que ces derniers occupaient la quasi-totalité de la Maroquinerie en 2023.


C'est donc une salle 100% locale qui accueille ce soir Alex Moore, Scott Conception, Ryan Durrans et Matty Murphy. Malgré une occupation partielle, nous retrouvons le même entrain parmi les présents qu'il y a maintenant deux années. Avec la dernière fournée du groupe que nous avons grandement appréciée, le disque renouant avec une pop plus instinctive, toujours matinée de cette country rock qui dénote parmi la scène indie britannique actuelle, l'attente était réelle pour cette seconde prestation parisienne en tête d'affiche. Pas de décoration havanaise cette fois-ci, les musiciens se présentent sans aucun artifice, et le show débute avec un Alex Moore déjà le sourire aux lèvres, apparemment ravie de revenir dans la capitale.

Pas une minute de perdue avec un début de concert aux petits oignons : les meilleurs titres de Matter Doest Not Define entament la soirée, No Direction, No Stone Unturned et Reflections On Lesson Left mettent tout de suite l'ambiance : on se laisse immédiatement happer par les jeux de guitares si complémentaires de Scott et Alex, et on adore retrouver le chant si atypique de ce dernier, plombé de cet énorme accent du Grand Manchester qui lui donne tout son charme. Les premiers rangs dansent, le plus aguerris reprennent déjà les refrains en chœur, et tout cela nous donne un Alex Moore très décontracté, beaucoup plus à l'aise que lors du concert de 2023 où malgré une salle pleine à craquer ce dernier, peut être encore intimidé de se produire à Paris, avait gardé une certaine réserve tout en assurant un show ultra professionnel, auquel justement avait manqué un peu de folie.
C'est un tout autre Alex qui ne cesse entre deux titres de nous remercier de notre présence, semblant même étonné de trouver un public aussi captif ce soir, et qui incite morceaux après morceaux à danser tout son saoul. Consigne qu'il suivra à la lettre, c'est donc lorsqu'il se sépare de ses guitares que le jeune chanteur se laisse emporter sur ses propres chansons par le démon de la danse.


La setlist offre un bon équilibre entre les trois albums, on retrouve avec bonheur les premiers titres qui ont fait notre ravissement tels How Beautiful Life Can Be et The Great Escape, un peu plus loin le tout premier single qui nous avait fait adhérer à ce jeune groupe juste avant que la pandémie ne nous confine, Fight On. Particulièrement reconnaissant envers ses fans, certains seront ainsi mis à l'honneur. Alex convie sur scène pour l'accompagner deux jeunes femmes qui ont produit une vidéo retraçant la vie du groupe et, pour les remercier, leur fera interpréter avec lui en acoustique All My Life, le morceau le plus poignant de son répertoire. Avec une chanteuse et une joueuse de ukulélé, le titre n'en devient que plus beau. Un joli moment de partage et un concert qui continue sur les chapeaux de roue avec une fin plus dynamique, de I See Your Ghost en passant par Stellar Cast et un explosif Sad Face Baby en guise de clôture, tout le Trabendo se met donc à gigoter dans tous les sens, finissant de se répandre dans les coins de la salle jusqu'alors inoccupés. En guise de cadeau, le groupe se voit gratifier d'un magnifique drapeau tricolore marqué d'une petite tour Eiffel, marquant ainsi le passage parisien des Lathums à jamais sur ce très joli souvenir.

Seule petite déception, le set qui se contente d'une seule petite heure malgré un troisième album qui est venu étoffer le répertoire des Anglais. Mais tout cela est vite pardonné tant The Lathums nous ont transformé ce mercredi soir somme toute banal en joyeuse fiesta, au son d'une pop indé autant racée que survitaminée, et ont littéralement fait rayonner leur propre joie dans toute la petite salle du 19ème arrondissement.
setlist
    No Direction
    Say My Name
    Leave No Stone Unturned
    Reflections of Lessons Left
    How Beautiful Life Can Be
    The Great Escape
    All My Life
    Heartbreaker
    Knotted Bed of Roses
    I See Your Ghost
    Fight On
    Stellar Cast
    Sad Face Baby
photos du concert
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