RAT:ATT:AGG

Soyons francs : si RAT:ATT:AGG ne comptait pas en ses rangs un des membres de feu Test-Icicles en la personne de Rory Atwell, alias Raary Decihells, l’intérêt de la formation, et plus encore sa maigre renommée actuelle, n’auraient pas lieu d’être. Les quatre musiciens écumeraient probablement les caves des bars londoniens, jouant des concerts anarchiques et bruitistes devant quelques badauds, sans que le moindre A&R ne se soucie de leur destin. Et il ne semble pas exclu que ce constat entre en application dans un futur proche…

Les premiers pas du groupe en France sur la scène du Nouveau Casino n’ont effectivement pas été de nature à rassurer. La plupart des compositions délivrées sont brouillonnes, peu structurées, et un sentiment amer de confusion règne rapidement même si Lift The Hex se révèle plus intéressante en version live que son enregistrement studio.
Fait rare, l’acoustique de la salle semble même desservir leur prestation. Le clavier est trop fort, la basse bourdonne timidement et les riffs de guitares ne trouvent pas leur place. On retient toutefois quelques idées plutôt judicieuses mais trop disséminées, et l’ensemble du concert se résume à l’attente de leur unique single, Can We Fix It ?. Les premières notes du titre sont accompagnées d’un envahissement de la scène par une poignée de fans irréductibles dont le groupe s’accommode aisément. La bande nouvellement créée joue ainsi ce titre phare dans une ambiance chaotique devant un public tout aussi surpris qu’incrédule.

Après une très courte demi-heure, RAT:ATT:AGG quittent la scène sous de timides applaudissements, sans rappel, et alors qu’une partie du public semble déjà avoir déserté les lieux. Longue sera la route vers le succès, très longue même...