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Franz Ferdinand

Lyon, Nuits de Fourvière - 1er juillet 2025

Live-report par Lena Inti

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Cette année, les Nuits de Fourvière nous gâtent particulièrement, avec de nombreux groupes « Sound of Violence-compatibles » : cela a commencé avec Fontaines D.C., et se poursuivra avec The Libertines, Jorja Smith, et enfin The Kills. Ce 1er juillet, afin de débuter l'été en grandes pompes, c'est au tour des écossais de Franz Ferdinand de ramener, dix ans après leur précédent passage, 4200 personnes dans le grand théâtre romain de Fourvière. Et si l'on n'avait pas compris que c'était l'été : pas une trace de vent, un bon 40°C dans la face, et rien pour arrêter le Soleil. Mais heureusement, ce soir, le début des concerts est prévu à 21h30, heure où l'astre se couche.


En première partie ? Un groupe lyonnais au nom mystérieux : Irnini Mons. Sans rien attendre de particulier, nous sommes cependant curieux d'écouter un groupe local ouvrant pour Franz Ferdinand. Quatre musiciens entrent sur scène, aux vêtements colorés semblant sortis d'une pièce de théâtre : deux hommes et deux femmes, une parité parfaite, comme il est rare d'en voir dans un groupe. Ils envoient direct avec leur titre nerveux T'as Pas Peur. On peut entendre qu'ils chantent en français, sans distinguer les paroles... avant que cela ne soit corrigé. Les textes, tout comme leur son, sont singuliers : les rythmes syncopés et les riffs de guitare clairs font bien vite danser la foule, très réceptive. Les harmonies entre la chanteuse et le chanteur, guitaristes, sont maîtrisées, et ajoutent beaucoup de couleur et une texture plaisante aux morceaux. Sûrs d'eux et heureux d'être ici, c'est une excellente surprise : les changements de rythme de la batteuse sont redoutables et le public réagit très positivement. Reconnaissants d'être sur la scène de Fourvière, ils reprennent même le début de Take Me Out, petit clin d'œil plaisant et intelligent pour se mettre un peu plus le public dans la poche. Après six titres excellents, le quatuor s'éclipse, satisfait, et le public, plutôt conquis, attend alors la suite.

Les minutes sont longues, et il est presque 22h30 quand certains commencent à se demander si Franz Ferdinand vont pouvoir nous proposer un set complet. C'est quelques minutes après qu'ils arrivent, devant les colonnes romaines visibles derrière la scène, au milieu d'un grand cadre penché, et d'une estrade blanche installée sur le côté gauche. Le quintet démarre simplement avec quelques riffs lançant No You Girls, extrait de leur troisième disque. Ils nous font vieillir un peu plus en enchaînant avec un titre encore plus ancien, Walk Away, sorti il y a maintenant... vingt-et-un ans. Ce soir, c'est une avalanche de tubes qui nous attend, neufs ou anciens, et cela fonctionnera parfaitement. A tel point qu'on oublie presque certains titres délaissés comme Right Action ou encore Evil Eye... et un album complètement ignoré : Always Ascending. Aucun problème !


Alex Kapranos est rayonnant et salue régulièrement le premier rang, charmeur avec ses nombreux levés de sourcils. Poses de rockstars, grands bonds et solos de guitares dos à dos avec Dino Bardot sur l'estrade, il donne le maximum, tandis que la batteuse Audrey Tait, arrivée en 2021 pour remplacer Paul Thomson, est également tout sourire (lorsque l'on parvient à l'apercevoir derrière son kit). Le bassiste Bob Hardy, à l'inverse, est très statique et rien ne transparaît sur son visage, mais il nous régale avec ses lignes de basse groovy bien mises en avant...
La setlist est extrêmement solide, comme nous le disions : le nouvel album The Human Fear est largement mis en avant, et ses singles dansants sont idéalement placés entre les gros tubes qui ont rendu Franz Ferdinand populaires. Ainsi, les enchaînements The Doctor / Dark Of The Matinée / Night Or Day / Do You Want To envoient la fosse dans une joyeuse euphorie. Dans les gradins, de nombreuses personnes sont debout et dansent. Monsieur Kapranos, solaire, communique beaucoup avec le public, pas seulement avec le regard : il invite bien souvent à balancer les bras, à chanter, et nous parle autant en anglais qu'en français. Avec une grande classe, il complimente copieusement Irnini Mons, comme étant son « nouveau groupe favori ». Vers la moitié du concert, il nous présente en français son bouzouki, l'instrument national grec, hommage à ses origines, pour lancer le très réussi Black Eyelashes. Comme il ne faisait pas assez chaud, retour au premier album avec le titre le plus punk de Franz Ferdinand : Michael. La fosse s'énerve légèrement, mais pas de quoi lancer un gros pogo non plus : seul un malin tente un slam et finit tête en bas, les pieds à la verticale. Le public du groupe ce soir n'est peut-être pas très initié à cette tradition...

Avant un rappel survitaminé où Alex Kapranos se change définitivement en bête de scène, Take Me Out retentit et électrise la fosse. Bonjour le gros coup de nostalgie pour ce titre qui les a propulsés à l'époque. C'est donc ainsi que ça commence, le coup de vieux ? Le trio Hooked / Ulysses / This Fire, transformant le théâtre en chorale géante, achève le show à minuit pile. Il fait toujours chaud. Comment se protéger de la canicule ? Probablement pas en se massant dans la foule d'un concert de rock, mais si vous avez une amie dévouée qui vous évente, et que la musique live vous sert de remède pour à peu près tout, alors un joyeux concert de Franz Ferdinand aux arènes de Fourvière passera toujours crème.
setlist
    No You Girls
    Walk Away
    The Doctor
    The Dark Of The Matinée
    Night Or Day
    Do You Want To
    Audacious
    Stand On The Horizon
    Build It Up
    40'
    Black Eyelashes
    Michael
    Bar Lonely
    Love Illumination
    Take Me Out
    Hooked
    Outsiders
    ---
    Ulysses
    Evil And A Heathen
    This Fire
photos du concert
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