Franz Ferdinand

Tonight, à l'Olympia : Franz Ferdinand. Quelques semaines seulement après la sortie de leur troisième album studio, accueilli par les nombreux avis mitigés de la presse et du public, les écossais s'offraient une double représentation dans l'une des salles les plus mythiques de la capitale alors que leur tournée européenne n'était entamée que depuis quelques jours. Et une fois encore, la réussite fut au rendez-vous, sans que personne n'en soit surpris...

Invités en ouverture de la soirée, les allemands de Kissogram sont, au bout de quelques titres seulement, une belle confirmation pour certains et une réelle surprise pour d'autres. Si la qualité de leurs compositions est parfois discutable, les mélodies s'avèrent, de manière générale, très prenantes en dépit de leur simplicité et le vocaliste Jonas Poppe efficace et entreprenant à défaut d'être original. Un set d'une durée approximative de trente minutes durant lesquelles l'électro-pop made in germany du trio aura apporté ce dont on attendait d'elle : chauffer la salle en prévision, une demi-heure plus tard, de l'arrivée des seuls pour qui le public n'avait réellement d'yeux et d'oreilles.

Le début du concert de Franz Ferdinand se veut ainsi pour le moins détonnant avec l'enchaînement de deux tubes certifiés que l'on n'attendait certainement pas si tôt dans la soirée, Matinée tout d'abord puis le putassier mais entraînant Do You Want To sur lesquels l'ensemble de la foule se laisse aller d'emblée aux chants et bonds sur le sol d'une salle transformée en trampoline. Les bonnes prédispositions de ces premières minutes sont rapidement confirmées par No You Girls, Walk Away et The Fallen, tous les trois très convaincants dans une veine quelque peu plus subtile. A l'aise bien que peu ouverts à la conversation avec le public tout au long de la soirée, les quatre écossais sont parfaitement accompagnés par un écran géant installé en fond de scène sur lequel sont diffusés sans discontinuer de nombreux montages vidéos, captations live filmées en direct ou autres extraits de vidéo clips.
Comme à son habitude, Take Me Out provoque une hystérie collective prolongée par l'utilisation de maracas sur Turn It On. A aucun moment la pression ne retombe, le public saluant avec un bel entrain l'excellent Bite Hard précédant Michael avant que le très attendu Ulysses, imparable, n'achève le show après les quarante-cinq trop courtes minutes proposées avant le rappel. Un rappel lui aussi franchement réussi, que l'on se réfère à The Outsiders et sa profusion de percussions, un Lucid Dreams méconnaissable dont le final électronique s'avère d'excellente facture, ou encore This Fire pour mettre le feu en clôture.

Le seul et unique véritable défaut du concert aura au final été sa courte durée, le long rappel n'étant pas parvenu à effacer de nos mémoires les absences remarquées de Darts Of Pleasure, Jacqueline ou encore I'm Your Villain. Un simple regret ne faisant toutefois pas oublier la qualité de la prestation du groupe dans une salle acquise à sa cause à juste titre.