Voilà maintenant plus de deux années que l'on attend l'éclosion tant espérée de The Sunshine Underground. L'écoute des premières démos du groupe, et notamment de celle de Commercial Breakdown, avait amplement suffi à convaincre du potentiel évident de la formation de Leeds, mais ce n'est sans doute que lors de la future sortie de leur second album que la carrière de ces quatre anglais ne prendra une ampleur conséquente. D'ici là, ne boudons pas notre plaisir et savourons comme il se doit le concert donné la semaine passée à la Maroquinerie de Paris...
Ceux qui ont accordé leur confiance à The Sunshine Underground ces derniers mois ne l'ont jamais regretté. Les écoutes répétées de Raise The Alarm ont permis de découvrir un disque profond, dansant et intense, mais surtout parfaitement calibré pour prendre une nouvelle dimension sur scène. Et cela, les membres de la formation en sont bien conscients. En ouvrant leur set par Put You In Your Place, The Sunshine Underground place son public dans les meilleures conditions. Une poignée de jeunes excités ne rate ainsi pas l'occasion de se défouler et de se faire remarquer avant que l'aventure ne se poursuive avec Borders et Wake Up. Le son, d'une excellente qualité, est puissant sans être excessivement forts, et permet aux musiciens de se faire remarquer par un certain talent technique. Stuart Jones impressionne, malmène sa guitare et ses nombreuses pédales d'effets et produit des sonorités futuristes le plus souvent inattendues.
Si le succès populaire rencontré par I Ain't Losing Any Sleep ou The Way It Is est prévisible, il est plus étonnant de réaliser avec quelle facilité les deux inédits dévoilés durant la soirée, Here We Are et Baggy, sont adoptés par le public. Dans la lignée de leurs prédécesseurs, ces compositions s'avèrent tout aussi excitantes qu'imparables... d'excellente augure pour le futur de toute évidence. Le clou de la soirée, une fois de plus, consiste en une version remaniée de Commercial Breakdown. Une longue introduction bruitiste où les guitares de Craig Wellington et Stuart Jones se répondent sans cesse lance le titre avant que le riff porteur du morceau ne se fasse entendre. Près de quatre minutes plus tard, le public est conquis mais frustré de découvrir que la prestation du groupe touche à sa fin après une petite dizaine de titres. Le temps d'accorder rapidement quelques instruments et le show repart de plus belle avec un rappel de deux titres conclus par une version étirée de Raise The Alarm et marquée par un jam expérimental de percussions.
Après une telle démonstration, quatre cent personnes partagent au moins une idée commune : The Sunshine Underground rempliront les stades un jour ou l'autre.