C'est un vendredi pas tout à fait noir mais bien gris quand même et Hard-Fi est à Paris!
On est venu de loin, de Pontoise et même d'Orléans, bravant avec énergie ce deuxième jour de grêve dans les transports en commun franciliens.
C'est donc au Trabendo que tout va se passer, sans première partie et avec une fréquentation somme toute assez raisonnable.
Un grand drapeau englobe tout le fond de la scène; on peut y lire HARD-FI en noir sur fond jaune, ce qui permettra aux touristes d'un soir de savoir pourquoi ils sont là...
A 21h20 la musique désormais habituelle de Ennio Morricone annonce l'arrivée du groupe qui attaque en fanfare par un Middle Eastern Holiday. Et c'est parti pour un set sans faille où l'ancien côtoie le nouveau et où la fulgurance s'allie avec l'apaisement.
Pas de cuivres comme à Canal +, il y a quelques semaines, mais seulement un discret claviériste pour rehausser, s'il en était encore besoin, l'ensemble.
Nos amis sont au mieux de leur forme et Richard, leur chanteur, est souriant comme jamais, coupe de cheveux parfaite et gomminage gracieux. Dès le troisième titre il prendra régulièrement guitare électrique ou acoustique pour épauler ses camarades.
Les titres défilent et il faudrait, pour chacun, vanter leur mérite propre.
Citons seulement I Shall Overcome et sa force persuasive, Can't Get Along (dédié avec attention au public du soir) ou Suburban Knights avec son écriture subtile et sa vocation tubesque.
Sans compter les incontournables Cash Machine et Hard To Beat qui enfonceront le clou et feront voltiger le concert vers d'autres cieux.
Ce sera ensuite le rappel avec deux morceaux plutôt calmes et le fameux Living For The Weekend que nous attendions avec impatience.
Et tout au long du set, Richard, jamais avare d'efforts, lachera quelques mots en français: du "merci beaucoup" (à profusion) à "nous avons un album nouvel" ou du "écoutez et répétez" (pour We Need Love) à "c'est vendredi; le weekend". Ce qui ne fera qu'accentuer cette complicité avec le public et cette affection mutuelle.
Et pour ce tout dernier morceau, ce sont une dizaine de personnes du premier rang à qui il fera chanter le "going out tonight" avant de quitter la scène en serrant des pognes à foison...
Bien sûr, on peut regretter l'absence de la fringante face b You and Me, de la désillusionnée Watch Me Fall Apart ou du douloureux Feltham Is Singing Out.
Mais force est de constater que tout a été à la hauteur de nos espérances et que Hard-Fi, petits princes de la pop, étaient ce soir les rois de la capitale.