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Babyshambles

Paris, Album de la Semaine - 17 octobre 2007

Live-report par ALF

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A Paris pour présenter leur nouvel album, les Babyshambles faisaient cette semaine une brève et inégale apparition au studio 104 de Canal+.

Shotter's Nation a reçu les compliments de la plupart des magazines de rock. Un album plus simple, moins prise de tête que Down in Albion, à la portée de tous. Cependant, suffit-t-il de le comparer au précédent pour en faire un bon album ? Ce n’est en tout cas pas l’impression qui ressort d’une présentation live de Shotter's Nation.
Au studio 104, pas de baston, pas de foule en délire qui s’évanouit dès les premières notes. Pete Doherty et ses acolytes arrivent à l’heure. Lui tient une bouteille de vin rouge qu’il boit au goulot, se prend une bonne rasade, allume une cigarette, en tient deux mots à son guitariste, puis entame son premier single Delivery, sans vraiment prêter attention au public qui se trouve assez loin, derrière les caméras.
Delivery, que chacun rapproche des Kinks, et You Talk, un titre sans prétention. Unbilo Titled, qui vient ensuite, nous renvoie avec hargne dans les profondeurs de la Brit pop. Puis une pause : le chanteur se décapsule une petite bouteille de bière, partage un paquet de clopes avec le guitariste Mick Whitnall. Ils s’en grillent une tranquillement, dos au public qui n’a pas encore été sollicité. Juste absent, en dehors du coup.
Pete Doherty finit par reprendre nonchalamment avec Carry On Up, puis enchaîne les titres sans conviction, chante souvent faux, sur une musique parfois plus bruyante que mélodieuse. Soudain, l’enfant bordélique jette un coup de pied sorti de nulle part pour aller faire valser son micro. Agile certes, mais étrangement surfait, du style « Je passe à la télé, ayons l’air rock’n’roll ». Peu après, son guitariste jette sa bière par terre en signe de rébellion. Quelques moments plus intenses : quand Pete clame son texte avec rage, dans le dernier morceau Baddies Boogie, où quand il dit au revoir en français, assaisonné d’un « putain de merde » anglicisé, « so cute »... Malgré les supplications du public, il retrouve ses pénates sans rappel, à peine 40 minutes après le début du concert.

Avec tout ce qu’on peut entendre, voir écouter sur la vie de Pete, on finit par se demander si cette prestation assez médiocre vient juste du fait « qu’il n’est pas très bien en ce moment », ou juste du fait que sa musique n’est finalement pas si géniale que ça.