The Charlatans

Le débat faisait rage ! A quand remontait la dernière venue à Paris des Charlatans ? Mes souvenirs se localisaient à un très attachant concert de février 1994 au New Morning, le même soir que Nirvana au Zénith (que j'avais donc boycotté, les ayant vu deux ans plus tôt...et oui, toujours des choix cruciaux à faire...).
Après enquête auprès de mon entourage, on m'avança une date au Divan Du Monde en octobre 1995, ce qui semblait être très très loin.
Il aura fallu les connaissances d'un spécialiste rencontré le soir même dans cette hideuse salle du Trabendo pour avoir la vérité : c'était à la Maroquinerie en 1999 !
Tous ça pour dire que, bénéficiant d'un vrai succès outre-manche, The Charlatans sont décidément vraiment trop rares en France...
Après avoir traversé bien des épreuves (notamment le décès accidentel du claviériste Rob Collins en 1996), les revoilà toujours d'attaque avec un dixième (!) album à sortir : You Cross My Path.

La première partie est assuré par les jeunes havrais de Lipstick Traces dans une prestation sans réel relief et sans tubes à fredonner sous la douche mais bon, on attend la suite... Comme quoi le talent n'est peut-être pas héréditaire (see : Jerôme Soligny).
C'est donc ensuite The Charlatans qui déboulent dans une salle à moitié pleine pour la quatrième et dernière date de leur mini-tournée française (Toulouse, Lyon et Clermond-Ferrand).
C'est d'abord Tim Burgess, le chanteur, que l'on remarque, bien sûr ! Il apparaît tout souriant avec sa frange de jais sur ses yeux et sa classe vestimentaire que l'on croiraît issue tout droit d'une collection d'Hedi Slimane.
C'est le bien nommé You Cross My Path, premier single du nouvel album, qui ouvre le set. Suivi de près par Weirdo, à vous filer des frissons et une élasticité nouvelle dans les jambes.
Les singles défilent : Tellin' Stories, Blackened Blue Eyes, North Country Boy, One To Another (Hacienda, nous voilà; où sont les Happy Mondays ?) subtilement enchainé à The Only One i Know, Oh! Vanity (dernier single en date), Love Is The Key, How High. Le nouvel album n'est pas oublié avec pas moins de huit titres joués sur dix ! The Architect permet à Tim de nous faire preuve de ses dons pour le melodica (plus tard, ce sera l'harmonica) et Bird sera dédicacé au public !
Et alors qu'une petite mollesse s'installait subrepticement, c'est You're So Pretty - We're So Pretty qui remet tout le monde sur la piste avec son électro-pop saccadée et lumineuse et son sample réussi du Fade To Grey de Visage.
This Is The End annonce la fin mais pas tout à fait car le groupe revient sans trop se faire prier encouragé par de fervents supporters. Quatres titres dont le fameux final Sproston Green, morceau de bravoure par excellence et qui terminait leur premier album.

C'est ce que l'on appelle un set rondement mené (où bien des classiques ont été épargnés) mais bon, il aurait fallut cinq heures minimun...
The Charlatans : une denrée rare en sol français, qu'il convient donc d'apprécier à sa juste valeur et même un peu plus...