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Monade

Paris, Divan Du Monde - 15 février 2008

Live-report par Philippe

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C'est finalement une soirée fille qui avait lieu en ce vendredi au Divan Du Monde. Le seul quatuor masculin, It Hugs Back, avait annulé sa venue pour une raison encore inexpliquée à ce jour !
On les attendait de pied ferme et dire que l'on est déçu est un euphémisme élégant.

Quelques chaises et tables à bougies sont disposées dans la fosse et le public rentre au compte-goutte dans la salle. C'est la gracieuse Marie-Flore qui débute seule à la guitare avec ses chansons sensibles et délicates applaudie par un parterre presque entièrement occupé par son fan club.

Viendront ensuite les Koko Von Napoo, vus au dernier festival des Inrocks où il faisaient office de révélation cqfd.
Une musique à forte influence années 80 avec des claviers vintage comme on les aime et une voix à faire fondre plusieurs couches de caramel. On pense à Altered Images (première période) et bien sûr à tous les New Order ayant existé dans une formule où la pâte est légère et le goût affiné, comme des crêpes gaspésiennes après une belle soupe aux gourganes du Lac St-Jean.

En vavances de Stereolab, la pétillante Laetitia Sadier vient ce soir nous présenter son projet personnel : Monade. Déja trois albums à leur actif dont les deux derniers chez le label londonien Too Pure. Le groupe est basé à Bordeaux et leur troisième à sortir en ce mois de février porte le doux nom de Monstre Cosmic.
Direction dès le départ vers les étoiles. On scrute autant que possible. C'est Regarde qui nous aide à y voir plus clair avec ses air chaloupés et sa vision inter-planétaire.
On est vraiment heureux de revoir enfin Laetitia qui semble en bonne forme. Son groupe, une fille et deux gars, suivent la marche avec application. Et même si le manque d'exercice en live (complètement assumé par Monade) provoque quelques bribes de dysfonctionnement, tout se déroule dans une bonne ambiance pour ceux qui suivent.
Et c'est un peu dix qui suivent pour quarante qui discutent et difficile dans ces conditions de saisir les subtilités ou les paroles de cette musique, chantée principalement en français. La vérité est que nous avons eu affaire à un vrai public de merde et c'est d'autant dommage que cette soirée s'annonçait sous de très bons auspices.
Et s'il est vrai que certains titres rappellent le meilleur de Stereolab, on est souvent dans une traversée monochorde un peu sans saveur et sans douleur où l'ennui pointe discrètement.
Lost Language est annoncé par Laetitia comme ayant été écrit pour Bertrand Burgalat (!?) et pour les rappels, ce sera deux titres, demandés par les mêmes dix personnes qui n'y croient plus trop.
Mais le groupe ne se fait pas prier et regagne la scène nonchalament. Deux titres au programme et en entendant Where Did I Go, on se demande où Laetitia a bien voulu aller, dans quels sentiers rocailleux, dans quelles pentes délavées...
Peut-être manquait-il des cuivres pour réhausser le tout, comme sur le disque et puis manquait aussi cette superbe reprise (une face b en écoute sur leur page Myspace) des géniaux Chic (At Last I Am Free de 1978, déja sublimée par Robert Wyatt ou Liz Frazer).

Une soirée en demi-teinte donc et dans des conditions assez pénibles pour des artistes méritant une attention autant silencieuse que respectueuse. Mais la mienne n'est pas finie; il reste The Virgins, les surprenants new-yorkais, à aller découvrir séance tenante au Showcase...
setlist
    01. Etoile
    02. Regarde
    03. Invitation
    04. Messe Joyeuse
    05. Lost Language
    06. Guimauve
    07. Sensible Et Extensible
    08. Becoming
    09. Pas Toujours, Encore
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    10. Wash And Dance
    11. Where Did I Go
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