Los Campesinos!

Après nous avoir offert une série de prestations très prometteuses lors du dernier festival des Inrockuptibles, c'est avec leur premier album fraîchement publié que Los Campesinos! se produisaient cette semaine deux soirs de rang dans la capitale : un galop d'essai le lundi lors d'une Black Session de Bernard Lenoir puis un véritable concert le lendemain au Nouveau Casino.

Entassés tant bien que mal sur la petite scène de la salle parisienne, les sept gallois démarrent leur prestation timidement tout en faisant preuve d'une grande application dans l'interprétation de Broken Heartbeats Sound Like Breakbeats. Ces débuts timides sont rapidement oublié lorsque le groupe enchaîne, presque libéré de la pression du premier titre, Don't Tell Me To Do The Math(s) et un excellent Death To Los Campesinos!. Le rapprochement entre le public et les jeunes musiciens s'opère alors comme par magie, ceux-ci jouant sur un fort capital sympathie pour entamer le dialogue dans la langue de Shakespeare et en français par l'intermédiaire de leur guitariste Tom dont, on ne le répétera jamais assez, la mère est professeur de français. Passés ces quelques intermèdes chaleureux, le groupe semble toutefois marquer le pas en raison d'une setlist mal calibrée où certains titres moins inspirés et trop répétitifs sont joués successivement, alors qu'une reprise du Frontwards de Pavement sort du lot et soit accueillie par des applaudissements nourris.

Plus délurés qu'en studio où la production trop lisse de Hold On Now, Youngster... semble avoir quelque peu calmé leurs ardeurs, Los Campesinos! apportent sur scène une dimension plus punk à leurs chansons, voir chaotique par instant, la fougue liée à leur jeunesse n'étant (pas encore) totalement maîtrisée. Les voix masculines et féminines sont quant elles à l'unisson, alternées ou simultanées, et l'excellent triptyque final constitué de You! Me! Dancing!, We Throw Parties You Throw Knives et de Sweet Dreams, Sweet Cheeks conclu par des chants acapella va même jusqu'à provoquer des pogos hasardeux d'une intensité croissante, le faible contingent britannique du public se laissant aller avec un bel entrain. Revenu pour un ultime rappel, le groupe tire alors sa dernière cartouche avec un 2007, The Year Punk Broke My Heart très noisy et enlevé.

Attachants et efficaces sur scène, Los Campesinos! demeurent avant tout une formation d’avenir dont la progression passera par une diversification de ses compositions.