Los Campesinos!

Entrés en studio dans le but d'enregistrer une nouvelle série de démos dans un premier temps puis surpris de réaliser à quel point cette session s'avéra fructueuse, les post-adolescents de Los Campesinos! décidèrent de foncer tête baissée et de produire puis sortir un nouvel album six mois à peine la sortie de leur premier effort, Hold On Now, Youngster.... Tout cela avec la même fougue les caractérisant depuis leurs débuts...

Après avoir essuyé de nombreuses critiques en raison d'une production hasardeuse, les sept jeunes gallois semblent avoir trouvé avec John Goodmanson (Blonde Redhead, Sleater Kinney, The Wedding Present...) un allié de choix pour We Are Beautiful, We Are Doomed. Mieux canalysée, leur énergie juvénile se place ici au service de compositions certes moins aguicheuses et immédiates mais indéniablement plus ajustées. La multitude d'instruments qu'affectionne le groupe (guitare, claviers, xylophone, violon...) se voit ainsi mieux maîtrisée aux côtés des nombreuses voix se mêlant pour créer un univers joyeusement bordélique ayant jusqu'alors autant créé leur réputation que causé leur perte. Une recette initiale reprise et perfectionnée ici avec une certaine réussite.

Si parmi les dix nouveaux titres proposés figurent une part non négligeable de déceptions, la première moitié de ce We Are Beautiful, We Are Doomed fait preuve de nombreuses qualités tranchant avec un arrière-goût final de bsides. Car il faut bien l'avouer, si la présence de compositions telles que Ways To Make It Through The Wall et de l'imparable et survolté Miserabilia justifie la sortie de ce second album pour le moins anticipé, quelques mois de travail supplémentaires n'auraient sans doute pas été de trop pour permettre à Los Campesinos! d'offrir des preuves plus tangibles de leurs talents de compositeurs tant leur volonté de mêler à leurs influences très américaines une touche européenne parfois maladroite.

En réels progrès sur ce disque entraînant, Los Campesinos! se rappellent à notre bon souvenir avant même de nous avoir accordé le temps de les oublier.