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Her Name Is Calla

Londres, The MacBeth - 10 juin 2008

Live-report par Chloé Thomas

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Pour le lancement de leur mini-album The Heritage, qui sort ce lundi 16 juin, Her Name Is Calla, groupe au nom le plus improbable du rock anglais actuel, s'offrait une sympathique soirée au Macbeth, mythique pub londonien. Alors que leur dernier concert dans la capitale s'était donné avec beaucoup de coeur mais devant des rangs très clairsemés, ici, ils se font plaisir devant un public d'emblée conquis.

Leur musique est de celles qui demandent une énergie sans faille : les introductions instrumentales sont lentes, installent une ambiance en prenant leur temps; puis, le batteur donne le coup d'envoi et la chanson part vers un climax qu'elle ne quittera plus. Sur ce motif, répété presque immanquablement, se brodent des balades épiques et électriques, violentes et parfois faussement romantiques, toujours sombres.
Le chant est chez eux toujours secondaire, derrière le déballage symphonique de leurs expérimentations sonores (ainsi voit-on intervenir un trombone, ou une sorte d'harmonica électrique au timbre étrange et, il est vrai, quelque peu désagréable). La voix n'est pas toujours très assurée, mais se fait vite oublier, emporté par le flot des événements: tout peut se finir en cris de possédé, l'expression d'une douleur digne d'un Nirvana post-prog.

Mais si la noirceur de Her Name Is Calla demeure fascinante à chaque minute de leur live, on peut leur reprocher une dérive vers le bruyant un peu... gratuit. Ainsi leur dernière chanson, reprenant toujours la structure d'une montée progressive vers un paroxysme prolongé et multiforme, se termine par un suraigu étudié mais insupportable; dans la salle, on se bouchait les oreilles. Cette tendance, sinon à la pose, du moins à l'exploration trop radicale des limites musique/bruit, se retrouve chez les musiciens de Monroe Transfer, qui assuraient la première partie (et qui ont par ailleurs collaboré à l'album d'Her Name Is Calla), venus prêter main forte pour ce final un peu décevant.

Heureusement, on retiendra de très beaux moments de ce concert; ainsi de cette chanson où le calme sait revenir après la tempête et qui est si lente à mourir que le barman se sent obligé de chuchoter.