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Foals
Wild Beasts
Friendly Fires

Paris, Cigale - 15 novembre 2008

Live-report par Fab

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Les soirées du Festival des Inrockuptibles se suivent mais ne se ressemblent pas. Après avoir accueilli Franz Ferdinand et les The Ting Tings les jours précédents, c'est une affiche plus homogène que la salle parisienne proposait en ce samedi soir avec une nouvelle prestation de l'une des révélations de l'année, Foals, après que cinq autres formations se soient succédées sur scène sans véritable temps mort depuis la fin de l'après-midi.

A 17h30, les premiers à se lancer devant une affluence encore famélique sont ainsi les anglais de Wild Beasts. Si une poignée de courageux semblent bel et bien là pour découvrir le quatuor sur scène, la surprise peut se lire sur de nombreux visages lorsque Hayden Norman Thorpe entame les paroles de The Devil's Crayon avec sa voix en falsetto. Bien que crispés dans un premier temps, Wild Beasts parviennent malgré tout à proposer une prestation très satisfaisante reposant sur de touchantes mélodies au piano et l'interaction entre la voix de leur leader et celle du bassiste Tom Flemming. Quand bien même la qualité de certaines compositions peut se révéler décevante par instant, d'autres du calibre de l'entraînant Brave Bulging Buoyant Clairvoyants suffisent au final pour conserver un souvenir très agréable de ces anglais charmeurs.
Changement d'atmosphère quelques minutes plus tard lors de l'arrivée de The Virgins alors qu'un fort contingent de jeunes filles en fleur a pris place face à la scène, acclamant avec un entrain communicatif le groupe à peine surpris de cet accueil. S'il serait injuste de remettre en cause les qualités de l'efficace single qu'est Rich Girl, la prestation en elle-même du groupe laisse perplexe. Très limité vocalement, Donald Cumming se met au diapason de ses quatre camarades, tous peu convaincants durant la demi-heure passée sur scène. A l'évidence plus efficaces dans l'art de la pose que dans l'écriture de chansons, The Virgins ne seront probablement jamais plus qu'un simple phénomène de mode très dispensable dont peu de monde se souciera encore dans quelques mois.

Désormais copieusement remplie, la salle semble fin prête à accueillir Seasick Steve, installé sur une chaise avec sa guitare et uniquement accompagné par une batterie. Lui, avec une barbe grise foisonnante et une vieille salopette, provoque la surprise des non initiés de découvrir un musicien aux allures de pompiste sexagénaire américain. Indéniablement touchant et sympathique, toujours prompt à introduire ses chansons par des anecdotes de sa vie pour le moins mouvementée, le vieil homme encore inconnu il y a deux ans parvient à conquérir le public en l'espace de quelques minutes avec son blues tantôt rageur, tantôt plus posé, mais toujours captivant. Un set dont les temps forts resteront l'invitation d'une jeune fille sur scène pour l'une de ses chansons d'amour, une improvisation forcée mais parfaitement maîtrisée suite à la chute de son ampli de guitare et des salutations finales enthousiasmantes.
Après la sagesse du vieil homme, place à la fougue de la jeunesse avec la parisienne Soko, inconnue du grand public malgré l'intérêt grandissant venant de certaines personnalités en vue. Passée la découverte initiale, le concert tourne à la farce et à la surprise de voir évoluer sur scène une musicienne dont les chansons se révèlent bancales, peu maîtrisées et interprétées avec un amateurisme évident. Si un percussionniste et une choriste/violoniste tiennent leur place tant bien que mal, le naufrage est réel et vécu comme tel par une Soko complètement dépassée par les événements. Une prestation catastrophique amenant à se poser de légitimes questions sur la raison de la présence de la jeune fille au festival des Inrockuptibles.

Après un bref intermède acoustique assuré avec un bel aplomb par Zak Laughed vient le tour de l'une des formations les plus attendues de la soirée, Friendly Fires. Quand bien même le groupe est un habitué des petites salles de la capitale depuis la sortie de son single Paris, le concert du soir sur les planches de la Cigale fait office de test d'envergure pour le trio, un test passé haut la main par des musiciens dont les progrès scéniques sont indéniables. Intenable et déchaîné, Ed MacFarlane pousse le public à se laisser aller en multipliant les déhanchés dignes de Mick Jagger et Nic Offer tandis que la fosse prend des allures de dancefloor au fil des minutes alors que les On Board ou Jump In The Pool sont acclamés par une salle conquise par une telle débauche d'énergie. Si le manque d'innovation du groupe peu être pénalisant sur disque, cette aptitude pour le live emporte au final l'adhésion de tous.
Le point culminant de la soirée est malgré tout la venue de Foals pour le probable dernier concert parisien de la formation d'Oxford avant l'enregistrement de son second album. Après une introduction très noisy avec XXXXXX, le groupe débute réellement son set avec le très apprécié The French Open. La réponse de la salle, chaleureuse, est immédiate, et la succession des titres n'est que prétexte aux multiples, slams, pogos et invasions de la scène durant près de cinquante minutes. Fidèle à sa réputation, l'infatigable Yannis Philippakis joue son rôle de chef d'orchestre à la perfection en menant ses troupes vers un succès acquis d'avance, transcendant les Balloons, Cassius ou autres Hummer alors que d'autres compositions telles que Heavy Water ou Olympic Airways prennent une autre dimension dans des versions électrifiées. Couvre-feu oblige, le groupe se prive d'un légitime rappel mais clôt sa prestation dans une ambiance chaotique sur Two Steps, Twice alors que son leader s'offre, en plein morceau, un tour d'honneur lors d'une folle escapade au balcon.

Éclectique et menée à un rythme soutenu, une soirée qui aura tenu toutes ses promesses avec son lot de surprises, satisfactions et révélations !