Après un concert privé en mars dans le studio 104 de la Maison de la Radio, Foals était de retour à Paris pour une vraie date cette fois dans la salle du Bataclan. En effet l'endroit parisien accueillait les Oxoniens pour un concert complet depuis belle lurette. En terme d'appetizer, ce sont d'autres anglais,
YAK, qui allaient ouvrir le bal.

Dix minutes plus tôt que sur l'horaire initialement annoncé, les Londoniens arrivent sur scène et entament leur set dans une salle déjà bien remplie. Dès les premières notes, on comprend que le trio n'est pas là pour rigoler. La guitare rugit et la basse se fait lourde et métallique. Toutes les deux officient au renforcement du claquement de la batterie qui cogne sévère. Tout cela nous fait rapidement oublier l'odeur désagréable qui règne dans le Bataclan. Le trio devient quatuor dès la seconde chanson avec l'arrivée d'un saxophoniste. Le son est sale et sans concessions. Les trois premiers morceaux sont enchainés sans temps mort. YAK jouent vite et mettent un peu tout le monde KO. On frôle le punk par moments et la plupart du temps on navigue dans un univers psychédélique dont on ne sort pas indemne. Quasiment sans baisse de régime, les trente-cinq minutes de leur prestation se terminent dans un véritable tintamarre. Comparable à un croisement entre Black Rebel Motorcycle Club et Suicide, la tempête YAK s'est abattue sur le Bataclan.
L'entrée en matière a donc été d'excellente qualité, et le public du Bataclan, maintenant plein comme un œuf, est bouillant lors de l'arrivée de
Foals sur scène. Dans un décor composé de petits palmiers disposés à différents endroits de la scène, les six musiciens débutent avec le groovy
On The Luna interprété sous de jolies lumières roses. Yannis semble en grande forme et incite le public à claquer des mains le temps d'un jeu de stroboscope en fin de chanson. Concluant par un « Bonsoir Paris, it's good to be back », le groupe enchaine avec
Mountain At My Gate.

Le son est très bon, l'audience est conquise. Si le lourdingue
Snake Oil est moins convaincant que les deux morceaux d'entame, le concert va rester follement passionnant.
Olympic Airways est toujours aussi remuant et catchy.
My Number lui est enchainé et tout le Bataclan se met à danser. Son final électrique est somptueux. Jack Bevan continue à jouer de la batterie alors que la chanson est terminée. Surgissent alors les guitares de
Black Gold. Si on reste dans le groovy, certaines lignes de guitares sont absolument exceptionnelles. Puissant et réussi, on a pu vivre là le premier très grand moment du concert.
Les premières notes de
Spanish Sahara retentissent alors dans la salle, la voix de Yannis résonne, la magie opère quel que soit l'endroit où le groupe interprète cette chanson. Malgré sa constance, on adore ces petits détails sonores qui viennent s'ajouter au fil des années et qui font toute la différence. Yannis et Jimmy jouent face à face en fin de chanson et semblent se répondre par guitares interposées.
Syrups et
Providence connaissent également un enchainement, plutôt surprenant cette fois. Lors de cette dernière Yannis monte littéralement sur le public pour jouer de la guitare. On peut parler d'un vrai brasier au sein du Bataclan tant ça chauffe.

Après une accalmie le temps de plusieurs morceaux, notamment une brillante interprétation du classique
Red Socks Pugie, on entre littéralement dans le dur du concert avec
White Onion tout d'abord, punchy et très rock mais surtout un
Inhaler littéralement cataclysmique. Yannis semble possédé lorsqu'il hurle « How would you do know, how'd you do now? ». Mais le clou du morceau est dans le final qui voit le malicieux farfadet faire le tour complet du Bataclan dans une version instrumentale étendue pour l'occasion. Une claque magistrale !
Le set se conclut au bout d'une heure et quinze minutes. Le groupe revient rapidement sur scène pour deux morceaux en guise de rappel. Jack Bevan effectue un roulement de batterie, Yannis remercie Paris et se lâche une fois encore pour un
What Went Down endiablé. Couché cette fois sur le public après s'être jeté dedans, le Bataclan est en ébullition. Le concert se conclut par l'inévitable
Two Steps, twice. Cette fois c'est bel et bien terminé. Foals ont parfaitement rempli leur mission et laisseront un formidable souvenir à tout le public présent ce soir-là. On regrettera l'absence de
Sunday mais on n'est pas près d'oublier cette excellente performance du groupe d'Oxford. On les attend de pied ferme fin août !