Golden Silvers
Jeremy Warmsley

Ce jeudi soir, la concurrence était rude avec l'Inrocks Indie Club... le choix était cornélien. Compte-tenu de la fréquentation du Point Ephémère, il semblerait que le public se soit porté vers sa concurrente du soir. Dommage pour eux car nous avons pu voir un excellent concert, en particulier Golden Silvers, largement à la hauteur de nos espoirs.

Quelle tristesse, Jeremy Warmsley, auteur d'un sublime album en fin d'année 2008 a dû se sentir bien seul, sans son groupe resté à Londres et sans public. Je n'ai pu arriver que pour la dernière chanson après un petit cafouillage de places et vu une superbe interprétation piano solo de Craneflies, un des moments forts de son album. Très disponible et accessible, le jeune Jeremy s'avère être un garçon charmant et sympathique. Pour avoir eu la chance de le voir avec son groupe de l'autre côté de la manche, je tiens à préciser qu'une telle formation donne beaucoup d'ampleur à sa musique subtile, pop et inspirée. C'est donc avec un impatience que nous attendons de le voir, un jour, jouer avec son backing band à Paris.

Passons sur Richard Swift, blues pop américaine à la voix poisseuse tout droit sortie de la mangrove. La voix est bonne mais les chansons manquent de corps et le bassiste est vraiment irritant avec ses rythmes de bal populaire. C'est pourtant lui que la majorité du public attendait, puisque la salle se vide de moitié avant l'arrivée du vrai coup de coeur du soir : Golden Silvers.

Nous les pistions depuis leur génial single Arrows Of Eros, tube de l'été passé. C'est donc avec enthousiasme que nous les attendions. Le groupe entame par la face B de leur second simple, Another Universe, qui pose les bases : orgue outrageux, basse rebondissante, batterie binaire funky et chant si typiquement britannique. Tout le set évoluera entre funk blanc ultra dansant (True Romance, Arrows Of Eros, Shakes...), brit-pop éclairée nappée d'accord de piano (Queen Of The 21st Century, Magic Touch...) et ballades (The Seed et le rappel Fade To Black). Certaines chansons sont beaucoup plus sexy que sur l'album. C'est le cas en particulier de Shakes, un peu longuette, mais qui prend son envol avec un fuzz délirant sur le synthé et batteur qui groove sur son tabouret ou encore Fade To Black, gros point faible de l'album, qui s'avére être un rappel bienvenu. Le public bien que peu nombreux (une cinquantaine - soixantaine de personnes) est chaleureux. Avec des tubes tel que Arrows Of Eros ou True Romance, il se décoince vite et la salle chaloupe joyeusement. Peut-être déçus par l'affluence, Golden Silvers ont pourtant joué avec plaisir, sympathie et grâce.

Dans un monde juste, c'est devant des salles combles que le groupe jouera d'ici quelques mois.