Invités à la dernière minute en remplacement de LA ROUX, les irlandais de Two Door Cinema Club leur emboitent le pas un quart d'heure plus tard. A en voir la réaction chaleureuse du public, leur réputation naissante sans doute confortée par leur passage réussi à la Boule Noire deux jours plus tôt les a précédés, et il ne faudra pas plus qu'une poignée de chansons pour en comprendre la raison. Ces petits prodiges signés par Kitsunés démontrent en effet à tout instant une propension surprenante à faire remuer les têtes ou les hanches, selon que la dimension pop ou électronique de leur son soit mise en avant. On pourrait ainsi citer le charmeur Something Good Can Work, un I Can Talk taillé pour agiter les dancefloor ou même l'entêtant Eat That Up It's Good For You, mais la réalité est que le trio aura réussi en l'espace d'une demi-heure une prestation sans fausse note ni aucun déchet. Leur album, annoncé pour le mois de février 2010, sera à coup sûr l'une des attractions de l'année à venir.
Vient alors le tour de la très médiatisée Lissy Trullie, lancée depuis plusieurs mois dans une carrière musicale après avoir effectué ses premiers pas dans le mannequinat. Désormais âgée de vingt-cinq ans, la jeune américaine joue d'emblée de son physique et de ses moues aguicheuses pour compenser la faiblesse d'un répertoire, une reprise bancale du Ready For The Floor de Hot Chip étant lancée après une premier titre guère plus enthousiasmant. Son mélange de power pop, de folk et de punk édulcoré lui permettent malgré tout de s'attirer la sympathie d'une frange du public majoritairement constituée d'adolescentes, mais au bout d'une courte demi-heure son set s'achève avec son titre le plus convaincant à l'heure actuelle, Boy Boy, sans réellement avoir marqué les esprits. Une reconversion qui, sans être ratée, manque encore cruellement d'arguments pour justifier un intérêt plus marqué.
Une longue attente s'ensuit alors, à peine entrecoupée par quelques titres acoustiques dispensables de la part de The Two. A 20h50, lorsque les lumières de la salle s'éteignent à nouveau et que les grands rideaux rouges s'ouvrent, c'est une scène superbement décorée que l'on découvre. De nombreuses fleurs ornent en effet les différents instruments, du clavier à la batterie en passant par la harpe, et un immense drap coloré est suspendu au mur. Les cinq musiciens sont en place et Florence Welsch apparaît à son tour avant d'entamer en toute simplicité une première démonstration vocale sensationnelle. Le résultat est sans appel, bluffant un public qui ne s'y trompe pas et lui accorde une première ovation.