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Martina Topley Bird
Massive Attack

Paris, Zénith - 10 novembre 2009

Live-report par Emeline

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Voilà un petit moment que l'on n'avait pas vu Massive Attack de par chez nous. En attendant la sortie début 2010 de leur cinquième album, Robert Del Naja (3D) et Grand Marshal (Daddy G) rodaient au Zénith de Paris ce 10 novembre quelques nouveaux titres issus ou non de leur récent EP Splitting the Atom, entrecoupés en conséquence d'anciens autres morceaux, le tout réuni dans une ambiance rêveuse et futuriste.

Avant la plongée massive attackienne, le public (re)découvre Martina Topley-Bird en guise de première partie. Connue pour avoir déjà côtoyé de près la scène trip-hop de Bristol sur des productions de Tricky (ex-membre de Massive Attack), la jolie blondinette revient désormais défendre son dernier opus en date, The Blue God, accompagnée d'un seul musicien aussi admirable dans son costume de ninja que dans ses performances rythmiques. Le pied collé sur sa grosse caisse, l'homme empoigne en même temps sa guitare ou autres instruments bruitistes et loufoques tandis que la jeune femme, resplendissante dans sa grande robe rouge, prend les commandes de son synthé et de sa loop-station pour sampler sa voix. La scène est bien trop grande à eux deux mais le spectacle, entre pop (Baby Blue), électro et trip-hop, saisit facilement l'œil et l'oreille.

Alors qu'ils viennent récemment de boucler trois spectacles complets à l'O2 de Londres, les deux têtes pensantes du groupe - le petit 3D et le grand Daddy G – débarquent enfin sur scène à 21h passées de quelques minutes. Deux batteries, l'une électronique, l'autre classique, sont positionnées de chaque côté, laissant entre elles assez de place pour le bassiste, le guitariste et un autre musicien planqué derrière ses machines et son ordinateur.
Dés le premier quart d'heure, le groupe plonge alors l'assistance dans une voluptueuse ambiance de coton et de songes. S'enchaînent rapidement Bulletproof Love, Heartcliff Star, Babel, 16 Seeter, Risingson ou encore Red Light, sans que le public, plutôt calme, ne prenne vraiment le temps de réagir. 3D, lui, reste fidèle à sa danse d'autiste : raide comme un piquet devant son micro, il bouge comme à son habitude ses deux jambes dans un mouvement régulier et robotique avec le regard fixe (tandis que son acolyte Daddy G fait preuve d'une à la dégaine plus décontractée, la posture plus détendue), avec une voix qu'on n'entendra quasiment pas du concert.

Dans un décor fastueux, caractérisé par un (coûteux) dispositif lumineux installé derrière la scène sur lequel seront projetées quelques considérations générales sur la vie et la liberté, des chiffres ou un slogan plus mordant tel « Sarkozy, le monde du pipeau », le groupe enchaine titre sur titre dans un silence de plomb : le génial Future Proof, le célèbre Teardrop, interprété dans une version épurée par une Martina Topley Bird un peu en dessous, ou encore Psyche et Mezzanine.
Farfouillant ainsi dans tout son répertoire, le groupe montre qu'en live, ses chansons, aussi impalpables soient-elles sur disque, s'avèrent bel et bien façonnées à l'aide de vrais instruments. Il n'y a écouter la basse ronde et épaisse du début à la fin du show, les batteries qui se répondent au diapason, les boucles électroniques, entêtantes et addictives, ou la guitare, douce ou totalement déchainée sur les outros des morceaux.

Comme on pouvait s'y attendre, Horace Andy viendra également faire sensation sur quelques titres comme sur l'appréciable Angel, joué juste avant l'efficace et aérien Safe From Harm, et le très bon Inertia Creeps qui termine le set.
Le public, qui n'a pas vraiment brillé par sa présence, se réveille alors pour rappeler les Anglais, en tapant du pied dans les gradins. Les stars ne se font pas prier et reviennent calmer tout le monde avec Splitting The Atom, nouveau titre plus mainstream, moins sombre, et calme avec un 3D et une Martina Tobley-Bird concentrés sur leurs machines. S'enchainent ensuite le vieux mobyesque Unfinished Sympathy, interprété par une chanteuse au coffre vocal bluffant et dont le talent n'est certainement pas en dessous de l'interprète féminine originale du morceau, Shara Nelson, suivi de Marakesh qui termine ce premier rappel avant que le convainquant Karmacoma ne serve de conclusion finale.

Un « Karma » que l'on gardera bon et un « Coma » dans lequel on aurait pu rester encore un peu plus longtemps...
setlist
    Bulletproof Love
    Heartcliff Star
    Babel
    16 Seeter
    Risingson
    Red Light
    Future Proof
    Teardrop
    Psyche
    Mezzanine
    Angel
    Safe From Harm
    Inertia Creeps
    ------
    Splitting The Atom
    Unfinished Sympathy
    Marakesh
    ------
    Karmacoma
photos du concert
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