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Fiction Plane

Paris, Cigale - 4 octobre 2010

Live-report par Claire

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Dans la famille Sting - aka Sumner - après la fille Coco, je demande le fils. Après la Flèche d'Or la semaine dernière pour la petite sœur prodigue, c'est la Cigale qui accueillait lundi Fiction Plane, le trio anglais mené tambour battant par Joe Sumner, pour la sortie de Sparks, leur troisième album.

19h45, le boulevard Rochechouart est déjà illuminé, les terrasses sont pleines et la Cigale étant l'une des salles les plus agréables de Paris, on s'attend déjà à passer une bonne soirée. A 20h, c'est The Hall Effect, groupe colombien, qui monte sur scène pour une première partie rock très musclée, version chanteur bodybuildé en chemise à carreaux et bassiste avec un petit côté Santana 1970. Malgré des titres loin d'être mauvais, quoiqu'il est vrai passe-partout, le groupe n'arrive pas à acquérir un quelconque capital sympathie de la part du public qui reste, durant les chansons, passablement indifférent et applaudit poliment entre chaque titre. A 20h30, montre en main, The Hall Effect quitte la scène pendant que le public se dirige soit vers le bar, soit se décide à enjamber les barrières mises dans les escaliers pour empêcher l'accès à la mezzanine. Peine perdue, en moins de cinq minutes, les sièges à l'étage se trouvent pris d'assaut.

J'en profite pour jeter un coup d'œil autour de moi. M'attendant à voir un public plutôt adolescent ou tout du moins de milieu de vingtaine, ce qui aurait été logique pour un groupe avec moins de dix ans d'existence, je suis plutôt surprise de découvrir de nombreux trentenaires... voire quadragénaires. Tout ce petit monde semble à peine sorti du travail et seuls quelques adolescents se trouvent en mezzanine, visiblement prêts à hurler dès que le groupe apparaitra. Et à 21h, là encore à la seconde près, le trio chaudement applaudi monte sur scène. Surprise encore, Joe Sumner est le sosie, non pas de son père, mais de Cyril Lignac, pantalon patte d'eph en cuir et cravate rouge en plus. Il semble visiblement ravi de retrouver le public parisien. Le groupe entame donc son set sous les cris des plus jeunes et face à une salle qui pogote dès le premier titre.
Même si la voix de Joe a des intonations proches de son père parfois, il faut vraiment savoir qu'il est le fils-de pour les entendre. Au troisième titre, noyé, il balance à un public tout acquis à sa cause « c'est putain chaud, ici » avant d'enchainer sur Out Of My Face. Vite remarqués, les quelques anglais présents dans la Cigale sont gratifiés d'un « bonsoir, Rosbifs » par Sumner qui entame It's A Lie, titre éminemment mid 90s. Clairement, le public est venu plus pour Sumner que pour Fiction Plane. Seton Daunt et Pete Wilhoit, guitariste et batteur, sont d'ailleurs totalement effacés, chacun effectuant son boulot, et laissant la vedette au bassiste qui apprécie visiblement la place de leader. Bondissant, sautant, courant, il occupe toute la scène, haranguant à droite et à gauche la foule qui en demande toujours plus. You Know You're Good, Push Me Around, Two Sisters ou encore Silence, le groupe passe ainsi en revue la quasi-totalité de sa discographie face à un public fasciné.

La salle conquise d'avance et le public féminin venu en masse encourager son héros, le trio partait gagnant. Mais malgré toute sa bonne volonté et une prestation toutefois correcte, Fiction Plane reste un groupe ingrat. Trop jeune pour être vintage et trop âgé pour les ados, trop musicalement américain pour des anglais et trop anglais pour plaire aux américains, trop pop sur album et trop heavy-rock sur scène. Trop et pas assez, c'est peut-être ça le problème de Fiction Plane : une identité volatile, mais reconnaissons-le, une fanbase fidèle.
setlist
    Non disponible
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