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Anna Calvi

Paris, Nouveau Casino - 8 février 2011

Live-report par Fab

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Encensée par les médias de tous bords depuis plusieurs semaines, Anna Calvi constitue bel et bien la révélation de ce début 2011. Si la jeune anglaise attire enfin tous les regards à l'occasion de la sortie de son premier album éponyme, voici déjà plusieurs mois que celle-ci écume la capitale et rode ses prestations scéniques : après une soirée Domino Records en juin 2010, une première partie de Grinderman à la Cité de la Musique, une tête d'affiche à la Boule Noire lors de la dernière édition du Festival des Inrockuptibles et plus récemment une Black Session dans les studios de France Inter et l'enregistrement d'un Album de la Semaine pour Canal+, la guitariste émérite revenait cette semaine sur les lieux de ses premiers pas en France dans la salle du Nouveau Casino. Retour sur un triomphe annoncé.

Invitée à tenir le rôle de première partie ce soir, La Fiancée et sa musique folk un brin inoffensive peinent à exister dans une salle bondée. Il n'est pas encore 20h mais le public continue de s'entasser dans les moindres recoins du lieu, prenant d'assaut le bar et maintenant un bruit de fond constant. Après une courte demi-heure poliment applaudie par une audience impatiente de voir Anna Calvi faire son apparition, Claire Cosnefroy et son guitariste quittent les lieux. La vingtaine de minutes qui s'ensuit semble interminable alors qu'une poignée de techniciens se chargent des derniers réglages pour la maîtresse de cérémonie. A 20h40, les enceintes de la salle se taisent et les lumières se tamisent, mettant en valeur l'imposant drap fixé au fond de la scène sur lequel apparaît un ciel menaçant dont les différentes nuances seront exposées tout au long du concert.

Sans un mot, Anna Calvi prend place derrière son micro, guitare à la main, alors que ses deux acolytes de toujours, la multi-instrumentiste Mally Harpez et le batteur Daniel Maiden-Wood, n'attendent qu'un signe de sa part pour l'accompagner. Dans une pénombre envoûtante, l'anglaise, seule aux commandes dans un premier temps, fait la démonstration de son talent de guitariste avec Rider To The Sea en forme d'introduction alors qu'un silence religieux règne dans la salle. A l'image de son album, l'enchaînement est immédiat avec No More Words durant lequel sa voix pénétrante et puissante se fait entendre pour la première fois de la soirée. L'exercice de style est impeccable et agrémenté de nuances inattendues lors que le chant devient chuchotement durant quelques secondes avant de reprendre son envol.
Parfois crispée et peu ouverte à la communication lors de ses précédentes prestations, Anna Calvi fait preuve ce soir d'une aisance nouvelle. En témoignent les nombreux sourires gênés et remerciements adressés à la salle à l'issue des titres salués avec le plus de conviction mais aussi quelques variations ponctuelles dans l'interprétation de certains titres. Totalement hypnotisé, le public se fait plus bruyant alors que le concert semble toucher à la fin et que deux compositions emblématiques se suivent : à l'issue de Desire, c'est une véritable ovation que reçoit la musicienne, à nouveau acclamée après un Love Won't Be Leaving étiré et électrisé par les trois musiciens.
Réclamé à corps et à cris, le rappel est naturellement assuré. Dans un premier temps, ce sont deux reprises qu'elle offre à la salle : Joan Of Arc de Leonard Cohen en solo puis Jezebel, version Edith Piaf, pour un nouveau triomphe avant de s'éclipser pour la seconde fois de la soirée. Si certains quittent les lieux, la majorité insiste bruyamment et obtient gain de cause avec le sublime First We Kiss injustement oublié jusqu'à cet instant. Nouveau départ de la petite perle de Domino Records... et nouveau retour quelques minutes tard ! Pour ce troisième et ultime rappel, c'est avec une reprise du Surrender d'Elvis soigne une dernière fois ses admirateurs.

Tout aussi épatante vocalement que charismatique, Anna Calvi a plongé le Nouveau Casino dans son univers durant cinquante minutes mémorable en ce mardi 8 février. Une étoile est née.
setlist
    Rider To The Sea
    No More Words
    Blackout
    I'll Be Your Man
    Suzanne & I
    The Devil
    Morning Light
    Desire
    Love Won't Be Leaving
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    Joan Of Arc (Leonard Cohen cover)
    Jezebel (Edith Piaf cover)
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    First We Kiss
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    Surrender (Elvis cover)
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