The Eighties Matchbox B-Line Disaster

The Eighties Matchbox B-Line Disaster, qui étaient partis comme des princes il y a trois ans, réapparaissent aujourd'hui dans le jardin, toujours aussi bruts de décoffrage et difficiles à articuler en société.

In The Garden, lourd EP de quatre titres, est loin de faire dans la dentelle. À l'instar de ses deux prédécesseurs, il ne suit pas la mode et pioche allègrement dans les années 70, à deux doigts du heavy metal de Motörhead mais bien les pieds dans le plat punk psychédélique des Birthday Party et Sisters Of Mercy et le blues rock de AC/DC et Led Zeppelin. Plus sombre qu'auparavant, la voix infiniment identifiable de Guy McKnight ne ménage pas son auditeur et s'envole parfois dans des cris rarement indispensables.

Plutôt inspirés sur les deux premiers titres, le quintet rabâche toutefois son rock animal sur les deux suivants, certes honorables mais qui auraient mérité plus de souffle physique. Une pause davantage approfondie sur les ponts instrumentaux de Horses Can't Swim et un final plus intense et bordélique sur les refrains épileptiques de Terrible Night auraient été les bienvenus dans cet Eden décrépit. Un peu trop similaires, les titres s'enchaînent au final sans qu'aucun ne sorte véritablement des fourrées trop bien parallèles.

Alors qu'ils pourraient aisément se laisser aller à des expérimentations plus excitantes comme chez les Warlocks ou The Mars Volta, les Eighties Matchbox se reposent malheureusement sur leurs lauriers et plants gothiques un brin redondants qui rendent sceptique quant à un éventuel troisième album.