Chronique Single/EP
Date de sortie : 04.08.2008
Label :On The Bone Records
Rédigé par
Jimprofit, le 5 août 2008
Récemment signé sur l’autre label de Leeds qui monte, à savoir l’inventif et éclectique On The Bone Records, le quatuor originaire de la même ville se lance, sous la houlette du producteur mentor des formations du cru, James Kenosha (This Et Al, Grammatics), dans l’aventure du format intermédiaire, celui du EP. Ainsi nous sera offerte l’occasion de déterminer, dans la perspective du premier album, si le combo a franchi le cap du brûlot isolé et tient la distance sur plusieurs titres.
Affublé d’un titre à la fois empreint de poésie et de fantaisie, chose plutôt, rafraîchissante dans le microcosme souvent dénué d’humour et de distance du rock britannique qui se prend un peu trop au sérieux, Wintermute entame sa collection de nouvelles compositions avec Bad Company In A Sauna dont la rythmique enlevée et métronomique n’est pas sans évoquer Foals mais les similitudes seront de courte durée car la formation multiplie les variations mélodiques et les changements de tempo, donnant un tour débridé, imprévisible et torturé à sa chanson.
Et on est à deux doigts de faire référence à At The Drive-In, eu égard à la démarche quasi expérimentale dont l’esprit lorgne parfois du côté du jazz, ainsi qu’à la voix aux intonations assez haut perchées et nasillardes. En revanche, la filiation avec les maîtres du rock grandiloquent et théâtral s’impose sur les deux morceaux un peu poussifs de facture assez moyenne Spanish Girls et Emerald Hill Zone Act 2. Par bonheur, on retrouve l’univers bondissant et sautillant, voire explosif, de l’introduction dans Dead Or Not He Was Wearing Sunglasses et Jambon ! Jambon ! même si la bluette du milieu du disque, I Abandonned My Boy (Hello Nuts), nous fait rapidement sombrer dans l’ennui de ses circonvolutions mélodiques mollassonnes et convenues.
Si nos craintes sont dissipées, grâce notamment à trois titres qui démontrent les capacités au plan technique, de l’écriture musicale et de la créativité, ou encore du talent et de la véritable identité, le bilan de cette première tentative au moyen cours reste mitigé et Wintermute ne gagne pas véritablement son pari. Gageons, puisqu’ils en ont indubitablement les moyens, qu’ils rectifieront le tir très vite, par exemple, à l’occasion de la réalisation de leur premier opus.