Help She Can't Swim

Ils sont jeunes, beaux, cultivés, d’apparence timides, plutôt bien lookés, un poil rebelle (ils crachent sur le NME et sur la rubbish music que tout le monde semble apprécier) et ont pour unique but de faire danser en faisant du bruit. A priori le refrain est déjà connu et archi employé, surtout en ce début 2004 où le mouvement étiqueté comme Art Pop ou Punk nous envoie par cartons entiers ses nouveaux groupes ou nouvelles sensations du moment : avec Ikara Colt, Bloc Party, Art Brut ou Kill Kenada on a peut-être déjà tout ce qu’il faut … alors pourquoi s’enflammer encore une fois ?

Peut être parce que Help She Can’t Swim sont tous simplement bons et que Suck Our Band, leur premier EP est vraiment génial. On aurait presque du mal à croire qu’il s’agit seulement de démos.

Parce qu’en 3 démos ils arrivent à faire 3 titres totalement différents ! À être à la fois délirant, dansant, prenant, calme, melodique, heavy, punk, à crier, à hurler, à chanter. Suck Our Band sonne terriblement frais.

Parce qu’ils sont un groupe mixte de 5 personnes pour la plupart multi instrumentalistes, et qu’avec 2 chanteurs et une alternance de voix masculine/féminine, des guitares, une basse, une batterie et des claviers, ils peuvent faire à peu près tout ce qu’ils veulent. Et le font.

Parce qu’on pourrait les rapprocher de Kaito ou des Pretty Girls Make Graves et les inclure dans n’importe quel mouvement à la mode : Post Punk, Art Rock ou Riot Grrrrrl.

Parce qu’ils sont rapides et brûlent toutes les étapes. Côté scène : leur 4e concert c’était déjà en ouverture de Kaito et qu’au bout de 6 mois d’existence ils tournaient avec Ikara Colt. Coté musique : avant même de sortir leur premier EP ils avaient déjà fini d’enregistrer leur album !
On appelle ça des jeunes gens pressés !

Parce que leurs paroles sont intéressantes, directes ou ironiques. Extrait : “God bless the music press / Cause they make you believe that The Strokes are the best / I know you're not bored of it yet / I can't believe you're not bored of it yet” clame Tom tandis que Leesey préfère les trips feministo-sexuel : “I close my mind when you're between my thighs” ou “And tell me that you wanna / Fuck me / Only me”.

Parce qu’ils viennent de Southampton, ça change un peu des traditionnelles Londres, Glasgow, Manchester ou Liverpool. En plus ils s’y ennuient. Raison de plus pour les aider à percer !

Et puis tout simplement parce que, cessons le baratin, "We want to make noise and dance” ils ne se contentent pas de le dire, il le font. Et bien. Voilà ce qui les rend terriblement excitant !