Petite promotion professionnelle pour les
Wild Palms, le groupe qui après avoir sorti un impeccable et franc premier single sur le modeste micro-label Parlour, bénéficie désormais d'un contrat avec le vénérable
One Little Indian. Nouvelle notoriété ou velléités commerciale, alors qu'
Over Time offrait un punk anguleux, affuté et raide,
Deep Dive courbe l'échine et arrondit les contours pour rentrer le rang. Ou comment échanger une dague contre un couvert en plastique.
Mais que sont devenus l'amertume, les guitares tranchantes, la brutalité ? Pourquoi mouiller son pain dans le bouillon pop, alors qu'on excelle dans le punk roussi et cubiste à la Wire ? Rien n'est plus écœurant que la mie détrempée. Wild Palms, îlot d'irréductibles, a baissé les armes.
Deep Dive est certes toujours post-punk, la ligne de basse est toujours vaillante, mais les guitares sont flottantes, le chant est élevé, les vides et les silences rangés au placard. On pense parfois à
Apartment : le timbre de voix est comparable, les influences aussi.
Vous le remarquerez, cette référence est pour le moins obscure, et c'est normal : Wild Palms rejoint désormais le flot ininterrompu de suiveurs du revival post-punk / new wave avec ses têtes d'affiches
Interpol,
Editors ou
White Lies, mais aussi sa deuxième division dont tout le monde aura oublié l'existence dans trois ans (
Chapel Club,
Lyrebirds...).
Si cette orientation se confirme, c'est un beau gâchis que nous prépare Wild Palms. L'ambition aurait du être de rester sauvage, dangereux, intègre et ne pas se laisser aller dans la complaisante facilité d'une vague musicale essoufflée, à l'agonie, déjà sur-exploitée par d'autres...