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Beady Eye

Bring The Light

Beady Eye - Bring The Light
Chronique Single/EP
Date de sortie : 22.11.2010
Label :Beady Eye Records
25
Rédigé par Claire, le 1er décembre 2010
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Dure tâche que je me vois incomber : faire la chronique du premier single de Beady Eye, nouveau groupe de Liam Gallagher. Beady Eye, c'est surtout Oasis sans Noel, puisque le frangin terrible du rock anglais n’a pas hésité à réembaucher Gem Archer, Chris Sharrock et Andy Bell. Un an après l'épisode Rock En Seine, ils balancent à la face du monde Bring The Light, annoncé à renfort de teasers Facebook, d'un site tout neuf et de news distillées au compte-goutte pour allécher l'auditeur. Bref, de quoi faire monter la pression chez les fans.

Annoncé comme plus rock, plus tenace, plus 60s aussi qu'Oasis, Bring The Light s'avère finalement assez décevant. Comme beaucoup d'autres élevés au biberon Oasisien dans les 90s (cela m'écorche de le dire mais il faut bien le reconnaître), ce single a été très mal choisi pour représenter l'album. Dépecer le cadavre skiffle et repomper les accords de Great Balls Of Fire est tout sauf rock n' roll, et à ce niveau là, n'équivaut même plus à du vintage. Le single semble avoir été enregistré, produit et mixé à la va-vite. Même Gem Archer, second couteau du groupe de Manchester depuis 1999, semble sur ce titre s'être contenté du minimum syndical.

Oui, la déception est à la hauteur de l'attente. Pourtant, on se dit que cela aurait pu fonctionner. Ce piano, ce riff, cette reverb sur la voix façon John Lennon, Beady Eye aurait pu sortir son Me And My Monkey. Mais ajouter à cela des chœurs – influences Stones et Kasabian, mais façon Chipmunks, et presque une minute de trop à la chanson à base de « baby come on, » on finit par saturer. Sons Of The Stage, face b du single, est une reprise des World Of Twist, groupe baggy des années 80. Et c'est finalement là que l'on retrouve ce que l'on attendait de Beady Eye : des riffs, de la hargne, du potentiel, de la motivation.
Il faut bien l'admettre, on est content de voir Liam Gallagher revenir sur le devant de la scène. Ne nions pas le petit frisson qui nous a étreints à 10h59 quand, carte bleue à la main, on s'est dit que quelle que soit la chanson que le cadet des Gallagher sortirait, on se battrait pour obtenir l'édition limitée du vinyle. Et puis, un single, qui plus est offert en téléchargement, n'est certainement pas un gage d’un quelconque niveau ou style de l'album. A croire que ce titre a été choisi à dessein : épurer une fanbase encore accrochée à Oasis et mettre un point final à l'histoire du groupe. Oui, Beady Eye sera peut-être un moins bon groupe qu'Oasis ou plaira à ceux qui n’aimaient pas la réputation des mancuniens dans les années 90; dans tous les cas, ce sera différent et il faudra faire avec.

Les concerts anglais en vente vendredi dernier ont été complets en moins de trente minutes, la fièvre gallagherienne n'est décidément pas prête de s'arrêter outre-Manche. De ce côté-ci du Channel, on se contentera de dire que l'enthousiasme reste plus confidentiel. Rendez-vous donc au Casino de Paris au mois de mars. Madferit, comme dirait l’autre.
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